Alexandre Vincendet, député sortant Horizon et candidat dans la 7e circonscription du Rhône, est l'invité de 6 minutes chrono.
Pour le député sortant de la 7e circonscription, l'horizon des législatives anticipées est incertain. Le bloc de gauche constitué autour du Nouveau Front populaire est arrivé largement en tête des élections européennes et en cas de triangulaire avec la présence du RN au second tour, Alexandre Vincendet aura du mal à retrouver son siège. "C'est soit les extrêmes qui aujourd'hui racontent n'importe quoi pour essayer de draguer l'électorat, soit il y a un député responsable qui lui assume ses convictions, assume ses combats, mais au-delà de ça, qui sur le terrain a déjà eu des résultats", estime-t-il.
Alexandre Vincendet appelle aussi à bâtir des coalitions et pronostique une élection qui rendra la vie politique plus instable : "Il y a une chose qui est sûre, aucun parti, aucune famille politique, à mon sens, ne sera hégémonique à la sortie de ces élections législatives".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Alexandre Vincendet
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale, rendez-vous dédié aux élections législatives anticipées suite à la dissolution annoncée dimanche dernier par Emmanuel Macron. Aujourd'hui on va s'intéresser à la 7e circonscription avec Alexandre Vincendet, Vous êtes le député sortant de cette 7e circonscription, député de la majorité présidentielle sous l'étiquette Horizon, vous retournez aux urnes, au combat, cette fois-ci alors sous une étiquette différente, vous aviez été élu en 2022 sous l'étiquette LR puis vous êtes passé dans la majorité présidentielle, votre étiquette c'est Horizon...
J'ai rejoint Edouard Philippe.
Vous êtes un candidat Horizon et pas Renaissance, c'est une étiquette qui est trop lourde à porter en ce moment ?
Non, j'ai rejoint Horizon suite à mon exclusion par Éric Ciotti DLR puisque déjà à l'époque, ce que je demandais depuis 2022, comme d'autres d'ailleurs, comme Nicolas Sarkozy par exemple, c'est de dire notre pays est dans une situation extrêmement difficile, on l'a vu en 2022 lors des élections législatives. Et ce que je disais, c'était que l'honneur d'une famille politique, c'était de faire passer les intérêts du pays avant les intérêts du parti et c'était donc de se mettre autour de la table pour essayer de créer une majorité, c'est-à-dire un pacte de stabilité pour le pays, pour régler les grands problèmes que rencontrent les Français au quotidien. Les problèmes de logement, on a une crise de logement aujourd'hui, peu de personnes sur l'agglomération lyonnaise arrivent à se loger de façon décente, on a des problèmes de sécurité, on a des problèmes de contrôle du flux migratoire, on a bien sûr des problèmes aussi de pouvoir d'achat avec des personnes qui ne peuvent pas vivre de leur travail, on a des problèmes d'éducation et je pense fondamentalement que l'honneur d'un politique, c'est bien sûr de respecter ses convictions et aussi l'intérêt du pays et du territoire dans lequel il est élu. Et parce que j'ai défendu ça, M. Ciotti, dont on a vu derrière qu'il avait un autre plan en tête, a préféré me faire partir. Moi, je me suis retrouvé ensuite dans un parti de droite qui s'appelle Horizon, autour d'Édouard Philippe, et que les choses soient très claires aujourd'hui, je n'ai pas changé de conviction depuis le début de mon parcours politique, je me suis toujours engagé sur la ville de Rillieux pour régler les problèmes et les problèmes, peu à peu, on commence à les régler. De l'autre côté, pareil à l'Assemblée nationale, j'ai continué à voter en mon âme et conscience. Il y a une chose qui est sûre, c'est que je tiens à ma liberté, je ne répondrai pas aux injonctions des centrales parisiennes.
Pour revenir finalement un peu à ce qui va être le fond de cette campagne des législatives, votre parti aujourd'hui, la majorité présidentielle, en tout cas votre grande famille politique, n'apparaît plus aux yeux des Français comme étant celle capable de résoudre les gros enjeux auxquels ils sont confrontés. Il n'y a pas forcément qu'un vote sanction aux Européennes, vous êtes à un niveau très bas.
La majorité présidentielle aux Européennes fait le 12% sur votre circonscription.
Quel que soient les partis, quand on voit la bordélisation de l'Assemblée nationale qui doit être le temple du débat, on doit pouvoir échanger argument contre argument, conviction contre conviction, projet contre projet, et qu'on voit des affrontements, des insultes et des hurlements. Mais comment ne voulez-vous que les Français prennent la classe politique au sérieux ? ce que je dis depuis des années. Et aujourd'hui, que les choses soient très claires, moi je me représente pour être candidat dans cette septième circonscription, pour être un député présent sur le terrain comme je l'étais, et à Paris, voter comme je l'ai fait en fonction de mes convictions et de l'intérêt des communes de ma circonscription. Je vais continuer à travailler aux côtés de l'ensemble des cinq maires de la circonscription qui très clairement ne soutiendront pas les autres candidats, je crois qu'on l'a bien compris. Et aujourd'hui, il n'y a pas 36 solutions. Dans la septième circonscription, c'est soit les extrêmes qui aujourd'hui racontent n'importe quoi pour essayer de draguer l'électorat, soit il y a un député responsable qui lui assume ses convictions, assume ses combats, mais au-delà de ça, qui sur le terrain a déjà eu des résultats.
Les Français, ils ont déjà voté sur Emmanuel Macron, le chaos en 2017, en 2022, à chaque fois présidentielle et législative. Aujourd'hui, le signal qu'ils envoient, c'est que ce vote-là, ils ne veulent plus. Ils ne veulent plus faire un chèque en blanc sur la base du simple refus des extrêmes. Qu'est-ce que vous avez encore à proposer ? On voit la grande difficulté pour la majorité présidentielle de se réinventer...
Prenons un exemple. Mais je pense qu'en plus, il ne faut pas raisonner à périmètre constant. Il y a une chose qui est sûre, aucun parti, aucune famille politique, à mon sens, ne sera hégémonique à la sortie de ces élections législatives. Ce que je veux simplement dire, regarder un petit peu les promesses d'un côté du Rassemblement national, qui a voté la motion de censure sur la réforme des retraites et aujourd'hui, qui vous dit, on vous avait promis d'y revenir, mais finalement, on n'y reviendra pas parce qu'on ne sait pas comment la financer. De l'autre côté, vous avez la France insoumise sur cette circonscription, qui promet le séparatisme, le désarmement des policiers, mais même sur quelque chose, j'ai envie de dire, de plus anecdotique, qui ne l'est pas pour autant que ça, la question des fournitures scolaires. La France insoumise dit, pour les personnes qui ne payent pas d'impôts, les fournitures scolaires seront gratuites. Vous savez ce que j'ai fait sur Rillieux-la-Pape récemment, avec l'ensemble de la majorité municipale et le maire Julien Smati, on a décidé de fournir les fournitures scolaires gratuites à l'ensemble des enfants. Ce qu'il y a derrière, c'est qu'en fait, y compris dans les écoles, y compris pour les enfants, on les séparera, il y aura les enfants qui auront les fournitures et pas les autres. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'à partir de là, la République n'assure plus l'égalité entre les personnes, alors qu'à Rillieux-la-Pape, ce que nous avons fait, c'est justement donner des fournitures scolaires à tout le monde.
Vous parlez des autres, mais vous, majorité présidentielle, qu'est-ce que vous avez à proposer aux Français, à part de dire « les autres, c'est pas bien » ?
Non mais aujourd'hui, les choses sont très claires. J'ai voté sur l'ensemble de cette mandature, les deux ans qui sont passés, le renforcement de la politique migratoire. J'ai voté l'augmentation des effectifs de police et l'augmentation des moyens. J'ai voté l'augmentation des moyens alloués à la justice. J'ai déposé des propositions de loi extrêmement fortes, le gel des avoirs pour l'ensemble de ceux qui sont liés au trafic de stupéfiants qui gangrènent nos quartiers. J'ai aussi mis en place une proposition de loi qui permet d'exclure du logement social ceux qui sont condamnés pour trafic de drogue. Vous ne croyez pas que c'est du résultat ? Vous ne croyez pas que derrière, ça c'est des mesures qui permettent de rétablir l'ordre ? Ça c'est essentiel. J'ai aussi voté, dès 2022, la mise en place, le plafonnement de l'essence, même si c'était pas encore assez. On a voté également avec énormément de députés, au-delà même de la majorité présidentielle. A l'époque j'étais chez les Républicains. On a voté de quoi faire baisser la facture de l'énergie, même si aujourd'hui c'est encore trop cher. Et demain, moi ce que je souhaite, c'est que le travail, la création de richesses pour une meilleure redistribution, soit mis en place pour les Français qui ont besoin de vivre de leur travail et de vivre en sécurité.