Une start-up lyonnaise, Lili Smart va être évaluée par les Hospices Civiles de Lyon. Le but, déterminer son utilité pour les couples aidants-aidés qui vivent au quotidien avec la maladie d’Alzheimer.
Les nouvelles technologies s’invitent dans le quotidien des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Grâce à l’application Lili Smart, Aymeric Garnier et Vincent Thery, deux Lyonnais, proposent aux aidants, personnes qui s’occupent d’un malade d’Alzheimer, de soulager leur stress quotidien. L’application fonctionne avec une montre connectée sur laquelle s’afficheront des pictogrammes simples qui rappelleront au malade qu’il doit se nourrir ou prendre ses médicaments. Grâce à des capteurs disposés sur les objets qui entourent le malade, il sera possible de "surveiller" le malade, et déterminer s’il se conduit de manière anormale. "Le but de Lili Smart, c’est vraiment de gagner du temps, en anticipant tous les risques qu’encourent les personnes malades. Grâce à l’application, les aidants sont alertés, et peuvent donc réagir plus rapidement", explique la société lyonnaise. Depuis un an et demi, Lili Smart travaille déjà avec un réseau de pharmacie en Rhône Alpes qui proposent l’utilisation de la monte couplée à l’application. L’étude menée avec les HCL permettra à l’application d’obtenir une notoriété, et de toucher plus largement les publics concernés.
Les HCL partenaires
Il arrive fréquemment que les HCL reçoivent des propositions d’application vouées à aider les personnes atteintes d’Alzheimer et ceux qui les accompagnent. Mais difficile de faire un choix tant elles sont nombreuses et d’intérêt parfois relatif. Cette fois, c’est différemment avec Lili Smart qui a su convaincre les HCL de son utilité. "C’est la première fois que je suis réellement convaincu par une solution intégrée, conviviale, garantissant une appropriation optimale par le patient et son aidant", explique dans un communiqué le Pr Pierre Krolak-Salmon, directeur médical de l’Institut vieillissement des HCL. Lili Smart a été présentée comme aide pour les proches des malades d’Alzheimer, mais les fondateurs pensent aujourd’hui qu’elle peut être utile plus largement : "C’est une solution qui peut s’adresser à toutes les personnes en perte d’autonomie, par exemple des personnes avec des personnes qui ont des problèmes cérébraux."
Technologie et personnes âgées, le bon ménage ?
C’est aussi pour cette raison que l’application séduit. Si certaines personnes âgées ne sont pas à l’aise avec les nouvelles technologies, la société rassure à ce sujet : "Les aidants peuvent être les conjoints du malade, et donc être âgés. Mais beaucoup des aidants sont les enfants ou les petits-enfants, et ils ont l’habitude d’utiliser un smartphone." Pour l’instant, il faut compter 60 euros par mois pour utiliser l’application. La montre ainsi que trois capteurs sont prêtés par la société. "On peut ajouter des capteurs supplémentaires, ce qui fait augmenter le prix." Avec plusieurs récompenses (Lili Smart a reçu lundi 18 décembre le prix innovation en catégorie santé, décerné par Bref Echo), la société espère que l’utilisation de l’application puisse être remboursée par des services publics. L’étude menée avec les HCL débutera dès que Lili Smart aura réussi à trouver 60 personnes qui veulent bien tester gratuitement l’application. "On est plutôt confiant. Depuis les débuts, on a déjà reçu de nombreux soutiens et de demandes."