Des classiques arnaques à la Sécu au blanchiment de trafic de stupéfiants, une petite minorité de sociétés d’ambulances fait son beurre sur l’argent public de l’assurance maladie. Profitant de l’inertie de dirigeants politiques et d’une administration qui ne contrôle pas systématiquement les services qu’elle paye, elles détournent des millions d’euros. Couplées à une gestion financière peu orthodoxe, ces fraudes font perdre 200 millions d’euros à l’État. Dans une société où la demande de transports sanitaires va crescendo.
Une Ferrari comme ambulance. Le parc automobile de certaines sociétés d’ambulances laisse songeur. Maserati et grosses cylindrées allemandes pour du transport sanitaire, un service luxueux. Comme l’assurance maladie ne rembourse pas en fonction du nombre de chevaux sous le capot, tout pourrait être parfait pour des patients surclassés. Parfait, si ces belles carrosseries ne servaient à blanchir l’argent du trafic de stupéfiants. “Nous avons repéré certaines sociétés, basées sur le plateau des Minguettes ou à Rillieux, qui servent à blanchir l’argent du trafic de drogue, nous a confié une source policière. Il y a des gens proches des grandes familles de trafiquants ou d’anciens trafiquants.” Si la police n’a pas forcément les moyens d’enquêter sur le phénomène, l’information nous a été confirmée par une source qui connaît bien le milieu. “Sur Lyon, il y a un gros mélange des sociétés d’ambulances avec le trafic de drogue, glisse-t-elle. Il y a des dérives de certaines boîtes, qui sont des façades pour du blanchiment, c’est évident.” Notre source raconte les liasses de 10 000 euros en grosses coupures sorties de la chaussette. Étrange, quand le transport sanitaire ne crée pas d’espèces, toutes les transactions étant informatisées.Il vous reste 88 % de l'article à lire.
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