Le projet d'aménagement du quartier de la Confluence continue et entre dans la deuxième phase jusqu'en 2030. Les écologistes de la Ville et de la Métropole de Lyon ont annoncé leurs "inflexions" sur les projets restant à bâtir. Explication.
On en sait plus sur les aménagements du sud de la Confluence. 20 ans après les premiers coups de pioche, la partie nord du nouveau quartier, autour du centre commercial, est aboutie. Reste donc la zone d'aménagement concerté (ZAC) numéro deux, au sud-est, qui comprend le quartier du Marché Gare, le quartier du Champ où s'installent aujourd'hui les forains, et les quais du Rhône. Au total : 35 ha d'aménagements répartis sur 420 000 m2, avec un budget estimé à 384 millions d'euros. Un chiffre plus important que les 258 millions d'euros de la ZAC 1, déjà réalisée, au nord de la Confluence.
La philosophie des changements en 4 points
Alors que les chantiers avancent, la Ville et la Métropole de Lyon ont livré leurs "inflexions" sur les programmes de construction. Autrement dit, les changements qu'appliqueront les écologistes sur les futures constructions. Le maire de Lyon, Grégory Doucet, insiste sur quatre points : "La mobilité, en donnant la priorité à la marche ou au vélo. Le logement abordable, en faisait un quartier de mixité, inclusif, quel que soit le revenu des habitants. Les enfants, en leur donnant une place à l'école mais aussi dans les rues. Enfin, la connexion avec le Rhône, en partant à la conquête de la M6/M7."
Immobilier : 60% de logements sociaux
Dans le détail, plusieurs évolutions par rapport au plan initial. Parmi celles-là, l'augmentation de la part de logements sociaux qui représentera ainsi 60% des 1200 des logements restants à produire de la ZAC 2. En comparaison, la phase 1, côté Saône, ne comprenait que 25% de logements sociaux. Soulignés par le vice-président de la Métropole chargé du logement, Renaud Payre, 240 de ces logements seront vendus en bail réel solidaire (BRS).
Le BRS permet à la Métropole de garder la propriété du foncier et de vendre le bâti en contrôlant le coût, et ainsi éviter la spéculation.
Pour rappel, ce dispositif permet à la Métropole de garder la propriété du foncier et de vendre le bâti en contrôlant le coût, et ainsi éviter la spéculation. Conséquence, des prix à l'achat très inférieurs à ceux du marché et une accession au logement facilitée. Renaud Payre révèle la logique : "On veut construire la ville de manière durablement abordable. Le BRS est rechargeable éternellement. C'est une importante réorientation solidaire".
Aménager les quais du Rhône
Les quais du Rhône ont été aussi pris en compte dans les changements. Si aucun élément probant n'a été avancé hormis les 900 mètres de nouvelles pistes cyclables jusqu'au bout de la Presqu'Ile, l'intention des écologistes n'est pas un mystère : "Cet autoroute, aujourd'hui M6/M7, est une fracture historique" glisse Bruno Bernard, le président de la Métropole, présent lors des annonces.
"Nous voulons grignoter du terrain, notamment près du Bellona en face du musée des Confluences et envoyer le signal que l'on veut avancer vers le Rhône" Grégory Doucet, le maire de Lyon
"Il y a un travail de reconquête qui va être lancé" indique Grégory Doucet, avant de souligner : "nous voulons grignoter du terrain, notamment près du Bellona en face du musée des Confluences et envoyer le signal que l'on veut avancer vers le Rhône". Le projet, déjà connu, serait de reconfigurer la M6/M7 pour en faire "un boulevard urbain avec des pistes cyclables".
Performance énergétique des bâtiments neufs
Bien que la ZAC 1 soit déjà bien avancée en termes de performance énergétique, les écologistes souhaitent encore pousser la barre avec la ZAC 2. "Nos prédécesseurs étaient plus sur une problématique d'empreinte énergétique. Nous, aujourd'hui, nous travaillons plus avec le concept de bilan carbone" notifie Béatrice Vessiller, la vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l'urbanisme. Dès lors, tous les nouveaux bâtiments devraient être bio-sourcés et avoir une consommation énergétique quatre fois moins élevée que la moyenne nationale.
"Nous voulons montrer que l'on peut être bas carbone et abordable" Raphaël Michaud, adjoint à la Ville de Lyon en charge de l'habitat
Raphaël Michaud, adjoint à la Ville de Lyon en charge de l'habitat prend pour exemple le programme Albizzia, prévu pour 2023 avec ses 114 logements : "Les 16 étages sont faits à partir d'une structure en bois, soit 80% de matière bio-sourcée". Les écologistes mettent aussi en avant le programme "Essentiel 2226" : sans chauffage ni système de climatisation, le bâtiment régulera sa température par sa structure même qui devrait rester comprise entre 22° et 26° selon la promesse du cabinet autrichien qui s'en occupe. "Malgré ces innovations, nous faisons très attention au prix de sortie" assure la vice-Présidente. "Nous voulons montrer que l'on peut être bas carbone et abordable" appuie Raphaël Michaud.
Trois nouvelles places végétalisées
Trois nouvelles places devraient aussi voir le jour. La place Hubert Mounier, de 2500 m2 près de la rue Périer est prévue pour 2023. Il y aura ensuite la place Jacques Truphémus, de 2500 m2 aussi, pour 2024. Cette place sera près du Marché-gare.
"J'ose dire que ce sera la meilleure rue pour les enfants de Lyon" l'adjoint à la Ville de Lyon en charge des mobilités, Valentin Lungenstrass
Enfin, la dernière sera la place jardin Delandine, ou "Chemin des écoliers", soit 3500 m2 végétalisés avec "des mini forêts pédagogiques, des jardins d'observation et des jeux " précise Samuel Linzau, directeur général de Lyon Confluence. "J'ose dire que ce sera la meilleure rue pour les enfants de Lyon" avance l'adjoint à la Ville de Lyon en charge des mobilités, Valentin Lungenstrass. Il poursuit : "On veut rendre aux enfants leur autonomie et pour cela nous créons des espaces où ils peuvent se déplacer sans risque à vélo ou à pied".
Une nouvelle "canopée" verte de 12 000 m2
Toujours sur la végétalisation, "il y aura au total plus de 2 000 nouvelles plantations d'arbres sur la ZAC 2 d'ici 2030" révèle Bruno Bernard. La société Lyon Confluence précise aussi que le nouveau quartier offrira 23 m2 d'espace vert à chaque habitant. Dans cette veine, une "allée Canopée" sera créée, sur 12 000 m2 dont un tiers de verdure avec la plantation de 660 arbres. Sur la partie sud de cette transversale, un espace public dans le quartier du Champ avec une aire de jeux "monumentale" sur le thème de l'imaginaire.
Transport : piétonisation et vélo
Côté transport, "nous voulons être exemplaires, en orientant clairement les mobilités vers les modes doux" explicite Grégory Doucet. Par exemple, ce sont plus de 900 mètres de pistes cyclables qui prolongeront la piste actuelle le long des quais du Rhône, jusqu'au pont Perrache. Pareillement, un renforcement de la piétonisation est prévu dans cette nouvelle phase puisque ce sont plus de 16 500 m2 de surface au sol qui devraient être réservés aux seuls piétons. L'adjoint à la Ville de Lyon en charge des mobilités, Valentin Lungenstrass développe : "Il y aura beaucoup de zones de rencontre entre piétons et vélos, à faible vitesse, et des voiries à sens unique mais sans trafic de transit". Dans les faits, la municipalité a aussi prévu de renouveler le schéma de circulation en laissant aux automobiles les principaux axes notamment près des commerces, et en réservant le reste aux modes de transports décarbonés.
"Il y aura une place de parking pour dix logements dans ces nouvelles constructions" Béatrice Vessiller, la vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l'urbanisme
En ce qui concerne les places de parking, la majorité écologiste de la Métropole de Lyon applique son programme. Les 250 places prévues sur l'espace public sont supprimées. De plus, "dès octobre 2022, après le vote, il y aura une place de parking pour dix logements dans ces nouvelles constructions notamment 'l'îlot D3" décrypte Béatrice Vessiller, la vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l'urbanisme. Parallèlement, les places de stationnement de vélo sécurisées devraient augmenter. Les sous-sols des nouveaux immeubles devraient ainsi ne pas être exclusivement des parkings. Quant à l'esprit d'un tel projet, Béatrice Vessiller est claire : "On veut éviter les nappes de parking comme dans la ZAC 1. Il y aura plutôt des îlots en plein terre ou avec une limite contraignante de places".
Ouverture de la salle du Marché-gare en septembre 2022
La salle de concert du Marché-gare devrait ouvrir à nouveau ses portes dès septembre 2022. "J’ai le plaisir de vous annoncer que la salle du marché Gare (SMAC) à Confluence sera ouverte dès septembre 2022", s’est réjoui ce mardi 10 mai le maire de Lyon, Grégory Doucet. En rénovation depuis 2018, l’établissement du 2e arrondissement labellisé scène de musique actuelle (SMAC) pourra désormais accueillir 400 personnes dans ses 1 600 m2. "C'est un bâtiment de la plus haute qualité environnementale. On a voulu le meilleur en termes de rénovation énergétique", assure l’édile écologiste. Trois orientations en matière de politique culturelle guideront la programmation de ce Marché Gare nouvelle génération, avec un "focus sur la création artistique, l’émancipation de chacun et la transition écologique".
Du nouveau aux alentours de Perrache
Au niveau de la connexion avec le reste de la Presqu'Île, le franchissement par la voûte Est de Perrache et le passage piéton-cyclistes sous la M6 et la M7 sont aussi dans les tuyaux. Ils devraient tous les deux faire l'objet d'une réhabilitation.
Le retrait de 210 places de parking sur la parvis de la gare Perrache
Concernant la gare Perrache même, 7 millions d'euros sont déjà fléchés vers le retrait de 210 places de parking sur la parvis de la gare et l'implantation de 1000 places de vélos dont 500 sécurisés en plus de nouveaux espaces verts et la création d'un nouvel axe cyclable entre le quai Perrache, côté Rhône, et le quai Rambaud, côté Saône.
Pour aller plus loin sur l'immobilier à Confluence, retrouvez l'analyse d'une experte du secteur en vidéo :
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C'est beau au pays des Bisounours mais "Nous voulons montrer que l'on peut être bas carbone et abordable" ne peut se faire qu'en faisant payer la chose par d'autres.
Comme quoi les bas du fronts se cachent partout !
"Il y aura une place de parking pour dix logements dans ces nouvelles constructions" même avec des voitures électriques comment vont faire les gens?
"""Le retrait de 210 places de parking sur la parvis de la gare Perrache """Audiard , toujours Audiard, c'est vrai, ils osent tout !! ..avec l'argent public.
Ces "chnagments" sont les bienvenus, en particulier ceux concernant l'accès au logement, devenu quasi impossible compte tenu des prix pratiqués aujourd’hui.
Ceci étant il y de gros oublis dan,s les déclarations des élus de la Métropole alors même que les carences en équipements sociaux, culturels et sportifs sont connues depuis des années et ont été maintes fois signalées aux élus de la ville et de la Métropole.
Dans domaine social et de la vie sociale: cet arrondissement ne possède pas de centre social, et il est fort dépourvu en lieux permettant des activités associatives, des rencontres, etc. Rappelons qu'un projet de Maison de quartier a été élaboré par le conseil de quartier, en lien avec les associations il y a de nombreuses années, il a fait l'objet de débats avec les élus (ancienne majorité), d’études préliminaires, puis, plus rien! Or ce type d'équipement est indispensable, surtout dans ces quartiers en plein bouleversement et où le "vivre ensemble" pour prendre une expression à la mode ne va plus de soi, où des tensions se développent.
Dans le domaine culturel: une médiathèque s'impose. La bibliothèque de l’arrondissement,rue de condé, est lilliputienne. Là aussi un projet avait été esquissé, comprenant notamment tune petite salle (de type amphi) permettant coréférences, débats, projections.). Là aussi, aucune suite donnée alors même que des milliers de nouveaux habitants viennent s'installer à "Confluence"!
Dans le domaine des équipements de sports et de loisirs, un projet de piscine, fortement attendu, avait reçu l'avis favorable de l'ancien adjoint aux sport, monsieur Thierry Braillard. Projet reconnu indispensable vu l'énorme carence de la ville de Lyon en ce type d'"équipement. Depuis, plus rien! Carence également en petits équipements sportifs.
Ces carences ont incompréhensibles, d'autant plus que lors du lancement de l'opération Confluence, tous les terrains étaient publics. Il était alors aisé de décider des endroits où réaliser Maison de quartier, médiatgèque, piscine. Mais l'ancienne municipalité a préféré jouer la rente foncière , en oubliant les besoins des habitants, actuels et futurs.
Il revient à la nouvelle municipalité et à la Métropole de reprendre ces projets, de les inscrire au plus vite dans une programmation rapprochée, et d'en concerter le contenu avec les habitants.
Habitant du quartier depuis de très nombreuses années, anciennement impliqué dans des associations, je me permets d'attirer l’attention des élus: tout n'est pas rose au sud de la gare de Perrache: pauvreté d'une part non négligeable de la population, notamment d'origine étrangère, galère de nombreux jeunes, tensions sociales (limites ségrégation urbaine). Ce territoire dit de "Conluence", jouxté à l'ancien quartier de "derrière les voutes" qui fut au 19ème siècle une banlieue dans la ville, puis un quartier populaire fort agréable à vire, est clairement à la recherche d'une identité", d'un äme. Ses concepteurs ont en on fait une "vitrine" architecturale, technologique.
Les équipement évoqués ci-dessus, s'ils ne suffiront pas à eux seuls créer une vie sociale plus riche qu'aujourd'hui sont pour autant indispensables. A l’ignorer c'est, à coup sur se préparer à des tensions sociales, à des ségrégations, à des violences urbaines que n'empécheront ni les espaces verts, ni les endroits piétonniers.
La vie sociale a besoin d'autre chose!
Un projet digne du téléphérique, jusqu'où s'arrêteront ils, (Coluche) d'une équipe de bobos aux revenus bien supérieurs à la moyenne, ceci nous rappelle ""Dites moi ce qui vous manque, on vous expliquera comment s'en passer"". Améliorer la zone c'est démolir le centre d'échange de Perrache , interdire la circulation des PL .Ne pas empiler les cas sociaux dans des tours hors de prix. Taxer sévèrement les communes qui refuse l'habitat social.