Vénissieux
Le quartier des Minguettes à Vénissieux. © Tim Douet

Islamisme, drogue : André Gerin, ancien député-maire de Vénissieux, plaide pour l'équivalent d'un plan Orsec

André Gérin, ancien député-maire de Vénissieux, à l'origine de la loi interdisant le port du voile intégral dans les lieux publics, réagit sur le rapport de la Cour des comptes qui pointe du doigt les dérives des islamistes à Vénissieux.

Un rapport de la Cour des comptes pointe du doigt le "communautarisme religieux" et "l'islam fondamentaliste" en usage à Vénissieux. Êtes-vous étonné ?

Ce rapport est en complet décalage horaire. Les juges du palais Cambon semblent découvrir l'eau chaude mais cela fait des lustres que je le dis. En 2004, j'ai fait expulser l'imam Bouziane qui était anti-République, anti-France et prônait la lapidation des femmes. Il faisait partie de la direction nationale des salafistes ! On voit donc bien que la réponse est prégnante depuis les années 90. Le problème de ce rapport est qu'il met en exergue les Minguettes mais on retrouve cette problématique de l'emprise de l'islam politique, à des degrés différents, un peu partout dans tous les quartiers prioritaires de la métropole de Lyon. Ce qui m'étonne, c'est qu'on voit le président de la République commencer à bouger sur le sujet depuis septembre dernier, cela veut dire que la question commence donc à affleurer, alords qu'elle est posée depuis trente ans. En plus on e va pas jusqu'au bout du chemin.

Les juges de la Cour des comptes soulignent que la politique de la ville, mise en œuvre par l'État, concentre ses interventions sur la rénovation urbaine et que les politiques dites "de droit commun" (mixité scolaire, attribution de logement et de peuplement, prévention de la délinquance...) relèvent des collectivités. La ville de Vénissieux a-telle insuffisamment pris en compte le phénomène ?

Tant que l'on considère que l'islamisme fondamentaliste est une question sociale, on se met le doigt dans l'oeil. Nous devons voir le projet des islamistes comme un véritable projet politique dans notre pays. Cela veut dire qu'il y a un combat politique et culturel à mener contre ces islamistes qui pourrissent la vie des quartiers. Le rapport parle du recul de la place des femmes dans l'espace public par exemple. Lorsque j'étais député, j'avais fait de nombreuses consultations sur le port du voile. Les enseignants femmes me disaient déjà à l'époque qu’elles rencontraient des contestations de certains élèves en biologie, en sciences naturelles. C'est le fameux rapport Obin de 2004 qu'on a totalement oublié alors qu'il constatait déjà une théologisation de l'enseignement dans certains établissements scolaires.

Lire : Islamisme à l’école : le rapport qu’on a ignoré

Les services municipaux de Vénissieux pointent du doigt "des problèmes de comportement, la promotion d’un autre mode de vie". Aviez-vous connu cela lorsque vous étiez maire ?

Non, je n'ai pas connu ça. Par contre, le fait que des personnes viennent menacer les services de l'état civil parce qu'on demande à une femme de se dévoiler ou les adolescentes musulmanes qui se font faire des certificats de complaisance pour ne pas aller à la piscine ou encore les jeunes filles dans certains quartiers qui ne peuvent pas ller au planning familial sous peine d'être menacées, ce sont des exemples précis que j'ai bien connus quand j'étais maire. Ça ne date donc pas d'hier. Je peux vous dire que j'avais pris ces questions à bras le corps. Mais cela doit avant tout être une question de politique nationale : veut-on en faire une priorité ?

Le rapport met en exergue les problèmes liés au trafic de drogue qui "se sont accentués" et ont lieu "partout, et tout le temps". Faites-vous un lien avec les islamistes ?

Très clairement le lien existe entre l'islam fondamentaliste, les islamistes et le fait qu'on laisse ces quartiers, notamment celui des Minguettes, avec la gangrène de la drogue. Je l'ai toujours dit et je le répète : pour moi, tout se tient. Il y a une connivence entre les trafiquants de drogue et les islamistes qui ont besoin d'argent pour financer leurs activités. Déclarer la guerre à la drogue doit donc aussi être une priorité politique nationale.

Quelles sont les solutions selon vous ?

D'abord, il faut appeler les Français de confessions musulman à agir ensemble, à se mobiliser contre l'islam politique qui discrédite ces Français de confession musulmane désireux de vivre leur islam spirituel paisiblement et dans le cadre de la République. Ensuite, il faut en finir avec les discours de victimisation des musulmans qui sont contre-productifs. Regardez les bagarres au conseil national du culte musulman : certains veulent vivre la République, la France, d'autres veulent instaurer un islam politique, anti-Blanc, anti-Français et anti-République. Pour la sécurité et la drogue, il faut attaquer là où ça fait mal : au porte-monnaie. Ce qu'on fait aujourd'hui, ce ne sont même pas des pansements, ni même des bouts de ficelle, c'est de la rigolade. Il faut, ce que j'appelais de mes voeux en 2007 dans mon bouquin “Les Ghettos de la République”, des casques bleus de la République : à savoir des hommes et des femmes sui s'installent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 dans ces territoires pour ramener la République. Il faudrait presque un plan Orsec !

Lire aussi : Vénissieux "bastion de l'islam fondamentaliste"

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