Anne Brugnera
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Anne Brugnera (Renaissance ) : "je crois à un sursaut pour gérer le pays"

Anne Brugnera, députée sortante Renaissance et candidate aux législatives anticipées, est l'invitée de 6 minutes chrono.

Anne Brugnera, députée sortante de la 4e circonscription du Rhône, revient sur le choix d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale. "La dissolution est d'abord une surprise pour beaucoup de monde puisqu'on ne l'attendait pas à ce moment-là effectivement. Par contre, dans le monde politique, on savait qu'une dissolution était une possibilité depuis notre élection et depuis cette majorité relative qui avait du mal à fonctionner. Et puis cette Assemblée nationale, je suis bien placée pour le dire, qui parfois donnait une mauvaise image d'elle-même avec des débats très outranciers, notamment de la part des extrêmes. Et donc on savait que cette solution existait", souligne-t-elle.

La dissolution pour se retourner contre Emmanuel Macron. Les sondages et le verdict des urnes lors des élections européennes annoncent un scénario catastrophique pour les députés sortants de la majorité qui pourraient être éliminés dès le soir du premier tour. "Je crois à un sursaut pour gérer le pays parce que l'offre aujourd'hui elle est quand même assez claire. On a une offre d'extrême droite, une offre d'extrême gauche et puis au centre nous avons l'arc républicain auquel j'appartiens bien sûr avec Ensemble pour la République et d'autres", espère Anne Brugnera.

La retranscription intégrale de l'entretien avec Anne Brugnera

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et on continue de s'intéresser aux élections législatives anticipées suite à la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron dimanche dernier. Aujourd'hui nous sommes avec Anne Brugnera. Vous êtes députée sortante de la 4ème circonscription du Rhône et candidate à votre propre succession. Déjà revenons sur cette dissolution, on entend beaucoup de voix dans la majorité présidentielle dire que finalement ce n'était quand même peut-être pas l'idée du siècle. Est-ce que vous, vous êtes sur cette lignée, est-ce que vous pensez que c'était peut-être une erreur ?


Moi je pense que la dissolution est d'abord une surprise pour beaucoup de monde puisqu'on ne l'attendait pas à ce moment-là effectivement. Par contre, dans le monde politique, on savait qu'une dissolution était une possibilité depuis notre élection et depuis cette majorité relative qui avait du mal à fonctionner. Et puis cette Assemblée nationale, je suis bien placée pour le dire, qui parfois donnait une mauvaise image d'elle-même avec des débats très outranciers, notamment de la part des extrêmes. Et donc on savait que cette solution existait. Et par contre tout résidait dans le choix.


Vous n'avez pas l'air très enjouée quand même...


Non, non, mais c'était le terme de solution, je me demandais si j'ai choisi le bon. C'était une possibilité, c'est une prérogative du Président de la République, il l'a utilisée. Quant au moment, au moment choisi, c'est son choix. C'est toujours facile après coup de dire, ça aurait été mieux à un autre moment. Moi je crois qu'il n'y avait pas de moment facile, une dissolution ce n'est pas facile, la décision elle a été prise, moi je la respecte et maintenant je suis candidate à ma réélection.


Et ce qu'on voit c'est que ça ne va pas être facile pour les candidats de la majorité présidentielle puisque dans les différentes projections qui sont réalisées ou même dans les sondages d'intention de vote, on voit que votre parti ne reprend pas, ne sort pas renforcé de ce renversement de table puisque vous perdrez un nombre très conséquent de Dans les intentions de vote, vous êtes guère mieux qu'aux élections européennes, est-ce que du coup le choix n'était pas catastrophique pour votre famille, pour vous ?


Alors moi je pense que de faire des projections sur la base des élections européennes c'est compliqué, c'est ce qui existe aujourd'hui mais c'est assez compliqué. D'abord parce que ce n'est pas la même élection, je pense que les Français ne se trompent pas d'élection et ensuite parce que les élections législatives c'est 577 circonscriptions et donc 577 situations qui dépendent bien sûr du député sortant, des forces en présence, des autres candidats qui vont le challenger et donc je pense que les projections sont difficiles à faire. Moi je crois à un sursaut pour gérer le pays parce que l'offre aujourd'hui elle est quand même assez claire. On a une offre d'extrême droite, une offre d'extrême gauche et puis au centre nous avons l'arc républicain auquel j'appartiens bien sûr avec Ensemble pour la République et d'autres


Est-ce que la stratégie c'est nous ou le chaos ? Elle a fonctionné en 2017, elle a fonctionné en 2022, on a l'impression quand même vu le résultat des européennes et les projections pour ces législatives que finalement la ficelle elle est usée et qu'elle est sur le point de craquer...


Non mais moi je ne parle pas comme ça à mes électeurs, je suis sur les marchés tous les jours. Moi je présente ma candidature d'abord en tant que députée sortante expérimentée solide car je crois que c'est ce dont nous avons besoin aujourd'hui et après je présente notre projet. Et un projet qui est réaliste, un projet qui est faisable ce qui est quand même une grande différence avec les autres projets d'abord parce que nous avons déjà mis en oeuvre des réformes et nous avons montré que nous savions le faire et ensuite parce que nous chiffrons nos réformes et que nous ne comptons pas mener le pays à la ruine au contraire. Protéger les français, protéger le pays.


Vous êtes à un niveau de déficit public jamais atteint en France...


Mais nous avons subi une crise du Covid, une guerre en écrine, une crise de l'énergie, les projets que je vois aujourd'hui à 286 milliards de dépenses par an ou 100 milliards de dépenses par an sont dans un contexte normal sans crise donc je pense que la comparaison n'est pas possible.


En revanche ce qu'on voit aussi c'est qu'à part cette stratégie de nous les extrêmes, nous le chaos, il n'y a pas vraiment d'idées nouvelles qui sont amenées sur la place publique et est-ce qu'on peut gagner simplement une campagne en agitant la peur des autres camps ?


Non mais nous avons un projet qui est bien sûr dans la continuité de ce que nous avons fait jusqu'à présent. Nous n'allons pas tout d'un coup dire on va vider la caisse. Ce n'est pas notre façon de faire, ce n'est pas notre mode politique. Il y a certains instruments qu'on entend. Ce qu'on a prévu c'est continuer le travail sur la santé puisque la santé on est au travail depuis quelque temps mais c'est un sujet qui prend du temps pour augmenter le nombre de médecins et on est concerné à Lyon, moi j'ai un problème pour certaines spécialités de médecine où on a beaucoup de temps pour avoir des rendez-vous. Nous allons continuer sur le pouvoir d'achat, notamment sur les factures énergétiques. C'est un sujet qui est issu de la guerre en Ukraine mais qu'on continue à gérer. Mais bien sûr qu'on est dans la continuité de gestion, on connaît bien les sujets et on compte bien les régler.


Vous êtes dans la seule circonscription où la majorité présidentielle est arrivée en tête aux élections européennes. La seule dans les 14 circonscriptions du Rhône et même si on élargit dans la région, c'est quasiment une anomalie. Comment vous expliquez ce décrochage de la majorité présidentielle dans les urnes ?


Ce sont les chiffres des élections européennes, qui ont été très peu axées sur le projet Je le déplore puisque nous nous portions un projet européen, nous étions là pour l'Europe, pour des députés européens. C'est de constater que les autres partis n'étaient pas sur cette ligne-là et qu'ils ont joué le rejet, le rejet de l'Europe pour certains, le rejet du Président de la République pour Je pense qu'il ne faut pas se projeter à partir de ces résultats-là, même s'ils sont bons pour moi dans ma circonscription. Ce que je fais aujourd'hui, c'est d'aller au-devant des électeurs pour leur dire qui je suis, pourquoi je suis candidate et pour quel projet.

Vous serez candidate face à une socialiste, vous qui êtes une ancienne socialiste, Sandrine Runel. Pour vous, c'est quelqu'un d'extrême-gauche ?


Pour moi, c'est, je le déplore, j'ai quitté le Parti socialiste pour adhérer à la République En Marche, justement pour dépasser les clivages et trouver des solutions dans le cadre de l'intérêt Je déplore que le Parti socialiste aujourd'hui porte le projet de la France insoumise puisqu'en fait, c'est ce qui se passe dans cet alliage électoral, cette alliance électorale dont on ne sait pas s'il va durer bien longtemps. Le Parti socialiste renie quand même un certain nombre, pour moi, de principes, comme par exemple le sérieux budgétaire, on voit bien qu'avec le programme NUPS 2 du Nouveau Front Populaire, il n'y a pas de sérieux budgétaire, il y a des promesses toutes plus chères les unes que les autres, qui en plus relèvent quasiment parfois du mensonge, parce que certaines ne seront pas possibles à mettre en œuvre, et donc je suis très triste de voir mon ancien parti adhérer à ce genre de programme.


Est-ce que vous mettez, vous, un signe égal entre le Rassemblement National et le Front Populaire ?


Moi, je ne fais pas ça comme ça, chacun a des défauts. Chacun a déjà prône la haine de l'autre, ce n'est pas le même autre, mais enfin, il y a quand même beaucoup de violence dans les deux, et moi, je suis contre toute forme de violence, qu'elle soit verbale, qu'elle soit physique, on a hélas assisté à une agression vendredi matin sur un marché, et donc je ne mets pas de signe égal, mais je critique les deux de la même façon.


Vous, en cas de second tour, alors l'action, elle ne se posera probablement pas dans votre circonscription, mais dans les autres circonscriptions, vous, en tant que députée sortante, est-ce que vous vous appelez à voter Rassemblement National face à des candidats du Front Populaire ou des candidats du Front Populaire appelés à voter pour des candidats du Front Populaire face à des candidats du Rassemblement National ?

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