Pas moins de 500 manifestants se sont mobilisés contre les violences sexistes et sexuelles ce samedi après-midi devant le Palais de Justice. @T.T.-C.

Appel à manifester pour la Palestine, anti-Macron et extrême droite : à Lyon, une mobilisation féministe (très) politique

500 manifestants se sont rassemblés samedi devant le Palais de Justice de Lyon pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles. Le tout dans une ambiance très politique, avec, notamment, des appels à la mobilisation pour la Palestine.

Sous un soleil étonnamment ardent pour un mois d'octobre, qui tranche avec les fortes pluies ayant frappé le département plus tôt dans la semaine, environ 500 féministes se sont réunis ce samedi devant le Palais de Justice de Lyon. Organisé par le mouvement national "Collectif Droit des Femmes", ce rassemblement, qui comptait près d’un quart de manifestants masculins, faisait écho à une trentaine d’autres mobilisations simultanées à travers la France, toutes organisées devant des tribunaux pour dénoncer la culture du viol et une justice jugée défaillante face aux violences sexistes et sexuelles.

"Aller au bout de la procédure est une épreuve d'une violence énorme"

Le choix du lieu n’est pas anodin : "C'est tout un symbole de se rassembler devant un Palais de Justice", explique Valérie Radix, militante au planning familial. "Nous voulons mettre en lumière l’insuffisance et la faillite de la justice française sur les questions de violences sexuelles. 90 % des femmes victimes de ces violences ne portent pas plainte, et celles qui le font sont trop souvent confrontées à des classements sans suite. Aller au bout de la procédure est une épreuve d'une violence énorme pour les victimes", s'insurge-t-elle.

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"On voit à travers les affaires récentes (meurtre de Philippine dans le bois de Boulogne, procès des viols de Mazan) comment la justice fonctionne. Il y a évidemment une médiatisation plus importante ces derniers temps mais nous sommes toute l'année sur le terrain pour accompagner ces femmes victimes", ajoute cette même femme de 54 ans, qui milite pour la "fin du patriarcat", sans être insensible à d'autres sujets, alors que des appels à la mobilisation pour la Palestine (à Jean Macé, dès 15 heures), à l'initiative de militantes au micro devant le Palais de Justice, résonnaient.

"On dénonce l'instrumentalisation des violences faites aux femmes par l'extrême droite"

"Cette lutte là n'est pas apolitique, pour nous, le privé est politique, ce qu'il se passe dans les foyers est politique, l'éducation est politique", reconnaît-elle, même si ces militantes et militants ne sont pas tous associés au même mouvement politique. "Mais on est clairement contre l'extrême droite, et on dénonce sa façon d'instrumentaliser les violences faites aux femmes, en mettant en avant que les victimes blanches, et en mettant en avant que les agresseurs étrangers, non-blancs. Ils ne s'en servent que pour servir leur agenda politique, c'est scandaleux", lance cette militante.

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"Macron avait indiqué en 2017 'c'est la grande cause de mon quinquennat'. Mais c'est complètement faux."

Charlène, membre du collectif pour les droits des femmes avec "Nous Toutes", pointe elle le manque de moyen de la justice pour condamner les violences sexistes et sexuelles. "Je milite depuis six ans et tous les ans, ce sont les mêmes revendications : plus de moyen pour la justice, arrêter que ce soit la victime qui soit obligée de justifier son comportement et pour qu'il y ait une condamnation de l'agresseur", nous affirme cette jeune femme. "On demande à ce que l’État mette des moyens concrets et réels pour que les victimes de violences sexistes et sexuelles, avec des subventions pour les associations et de la prévention. Cela passe par 0,1% du PIB. Macron avait indiqué en 2017 'c'est la grande cause de mon quinquennat'. Mais c'est complètement faux. Il n'y a rien qui change, et la situation s'empire", s'envenime-t-elle. Après un nouvel appel à la mobilisation à Jean Macé pour la Palestine et le Liban, la manifestation a pris fin dans le calme, aux alentours de 14h30.

En 2023, un total de 114 100 victimes de viols ont été dénombrées en 2023, dont une grande majorité sont des femmes et plus de la moitié (57 %) sont mineures. Cette même année, 134 féminicides ont été commis.

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