Fin juin à Lyon, une fillette de onze mois avait perdu la vie dans une crèche People & Baby du 3e arrondissement. Depuis, l’établissement a été fermé pour trois mois. À Bordeaux une autre crèche du groupe vient de subir le même sort.
Le décès d’une enfant de onze mois dans une crèche People & Baby dans le 3e arrondissement avait secoué la ville de Lyon fin juin. Peu de temps après, les autorités avaient décidé de fermer l’établissement pour trois mois afin de permettre à l’enquête de se poursuivre et à l'inspection générale des affaires sociales d’enquêter sur les conditions de travail au sein de cette crèche. En effet, c‘est une employée qui avait empoisonné la jeune enfant en lui administrant volontairement un produit ménager toxique. Par la suite, de nombreux parents clients de cette crèche avaient témoigné pour dénoncer les manquements de ce lieu d'accueil pour très jeunes enfants.
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"Climat d'insécurité"
Depuis, un peu partout en France, des témoignages de parents et d’employés dénoncent dans la presse des conditions de travail ou d’accueil de leurs enfants dans certains établissements du groupe. Ce lundi 25 juillet, la mairie de Bordeaux et le Département de la Gironde ont annoncé qu’une crèche People & Baby a été fermée à Bordeaux le 19 juillet pour 3 mois par la préfecture en raison notamment d'un "climat d’insécurité".
"Comportements inadaptés de trois professionnels encadrant des enfants" exposés dans un "signalement transmis par le parquet des mineurs", arrêté de la préfecture de Gironde
Dans son arrêté, consulté par l'AFP, la préfecture note des "comportements inadaptés de trois professionnels encadrant des enfants" exposés dans un "signalement transmis par le parquet des mineurs", à savoir des "cris et paroles inappropriés lors des sorties dans l'espace extérieur situé sur le parking de l'immeuble". Le texte mentionne également un rapport d'un médecin de la Protection maternelle infantile du 11 juillet qui évoque "(un) mal-être des enfants, (un) climat de découragement et d'insécurité dans la crèche" Eden Art, "(la) présence d'un enfant non connu des professionnels présents, (une) responsable opérationnelle injoignable".
Pas de maltraitance infantile
Après un premier contrôle, une série de recommandations et un plan d’action ont été proposés à la structure fin avril, mais de nouveaux signalements ont conduit le Département à réaliser un deuxième contrôle inopiné en juillet. Il a alors "constaté que les mesures correctives" n’avaient pas été prises et que "des dysfonctionnements perduraient, à savoir que la sécurité physique et affective des enfants accueillis n’(était) plus garantie".
D'après l'arrêté, la fermeture temporaire a donc été "sollicitée" par le Département, qui gère les autorisations d'ouverture et de fonctionnement de la crèche. Joint par l'AFP, le Département précise n'avoir pas eu connaissance de faits de maltraitance infantile mais il relève que le personnel "était en nombre insuffisant et en souffrance".
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