Les belles maisons de riches marchands et banquiers du Vieux-Lyon témoignent de l’effervescence de la ville à partir de la deuxième moitié du XVe siècle, mais des trésors du patrimoine religieux, parfois ténus vestiges d’édifices disparus, attestent également de l’essor économique et politique de la ville.
Délicates nervures de la chapelle des Bourbons, ancien portail de la chapelle des Gadagne devenu entrée d’un immeuble cossu du XIXe, anges musiciens de l’église Saint-Paul… il faut parfois redécouvrir des édifices connus ou s’éloigner des sentiers battus pour apprécier des perles architecturales de la Renaissance. La Renaissance fut véritablement pour Lyon une re-naissance. Affaiblie par les épidémies, sur fond de guerre de Cent Ans (1337-1453), la ville émerge de plusieurs siècles de torpeur économique. Elle devient une place financière européenne, au cœur des relations marchandes, avec l’avènement des foires et, à la faveur des guerres d’Italie, le lieu de séjours réguliers de monarques. Jusqu’au début des guerres de Religion au siècle suivant, Lyon connaît une période de paix et de prospérité, néanmoins émaillée de révoltes de la faim comme la Grande Rebeyne de 1529. Si l’Église garde une forte influence, son pouvoir économique, puis politique s’est érodé aux siècles précédents, au profit d’un patriciat urbain qui a fait de Saint-Nizier son centre d’activité. Fin XIVe-début XVe, de nouvelles églises conventuelles, plus vastes et plus riches, sont reconstruites, avec par exemple la participation des confréries de métiers à l’église Saint-Bonaventure, aux Cordeliers, ou de celle de la “nation florentine” pour Notre-Dame-de-Confort, l’église des Jacobins.Vieux-Lyon
Édifiée entre 1480 et 1508 par le cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Lyon, et achevée par son frère Pierre, duc de Bourbon et comte de Forez, la chapelle des Bourbons est un prodige de délicatesse du gothique flamboyant. Célèbre pour sa décoration sculptée, véritable dentelle de pierre ajourée, ses nervures (liernes et tiercerons), ornant les voûtes en croisée d’ogives et ses clefs pendantes, sont également typiques de cette époque. La chapelle révèle toutefois de fins détails, souvent négligés, tel le nomIl vous reste 81 % de l'article à lire.
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