Ils pourraient se retrouver sans domicile fixe dans les prochains jours. 100 à 150 Roms qui vivent sur un terrain vague dans le 3ème arrondissement de Lyon sont menacés par la construction des archives départementales. Une décision de justice est attendue ce mardi.
La justice lyonnaise se prononcera le 7 septembre sur le sort des 100 à 150 Roms qui vivent dans le plus grand bidonville de Lyon depuis plus d'un an. Le campement de fortune est situé près de la Part-Dieu, dans un triangle entre les rails de chemin de fers, celles du tramway et la rue Paul-Bert.
Mais associations et politiques parient déjà depuis plusieurs jours sur une décision d'expulsion du camp. Médecins du monde ayant alerté l'opinion sur l'état de santé de la population depuis déjà une semaine et le président du conseil général, ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement, Michel Mercier s'est déjà attribué la paternité de la décision de justice devant les militants UMP ce week-end (1).
Un jugement inédit qui protégeait les Roms
La décision de justice de ce mardi est d'autant plus attendue qu'un précédent jugement protégeait les Roms. Un jugement inédit qui avait fait grand bruit l'hiver dernier dans la mesure où il faisait jurisprudence. Le juge ayant estimé que les immigrés pouvaient occuper un terrain vague tant que ce dernier ne faisait pas l'objet d'un projet immobilier concret. Le juge s'était appuyé dans sa décision sur la Convention européenne des droits de l'homme qui protège la vie privée des citoyens, y compris leur logement.
Mais depuis, Grand Lyon et Département du Rhône s'étaient donnés la main pour rendre caduc le jugement. Ils y étaient arrivés en prévoyant de construire les futures archives départementales sur le terrain, projet immobilier concret. Les droits fondamentaux des Roms étant une nouvelle fois relayés aux calendes grecques en dépit du droit européen.
(1) Fête de l'UMP, le parti fait front, de Steven Belfils.