Ils ne sont pas des trafiquants d'enfants, des mafieux, des traiteux. Bien sûr que la balance de la justice a penché trop fort du côté du fléau et pas assez du côté de la justice. Que les intermédiaires tchadiens ont bénéficié d'une cécité étrangement sélective. Bien sûr que toute cette affaire est foutrement embrouillée et qu'elle aurait bien mérité qu'on prenne le temps de faire la lumière. Et que c'est du pain béni pour le président Idriss Deby. Il tient la France par les choses, il ne pouvait pas rêver mieux. Mais alors quoi, qu'est-ce qu'on voudrait? Qu'on passe l'éponge comme s'il ne s'était rien passé ? Mais enfin, objectivement, une centaine d'enfants ont bien failli être arrachés à leur pays, à leur famille, ça s'appelle un enlèvement, non? Des intermédiaires se sont sucrés au passage, les gosses ont été vendus, quoi! C'est quoi l'histoire? Une bande de blancs becs, illuminés par la grâce, se pointent au Tchad avec des dollars et ils disent qu'ils cherchent des enfants à sauver. Mais pour des dollars je trouve ce que tu veux. Il y a toujours des gens qui savent trouver ce qu'on veut pour un bouquet de billets verts. On ne saura jamais sans doute qui a fait quoi dans ce trafic. La " justice " est passée. Elle est passée à la trappe. Elle a refermé le couvercle sur une drôle de marmite. Elle a mis fin au trafic d'enfant de la pire manière qui soit , en faisant exploser les prix. Le tarif, pour cents enfants , selon la justice tchadienne, c'est maintenant de 6 millions d'euros, 60 000 euros par enfant, trente fois le prix initial. La morale est sauve.