Arkema : les syndicats propose un contre-projet industriel

Lyon Capitale vous livre les grandes lignes de la stratégie syndicale.

Un mois après avoir obtenu un moratoire sur les licenciements, au terme de l'occupation de la plateforme Arkema, l'intersyndicale* de l'ex-filiale de Total remonte au créneau.
Le 10 mai, elle remettra à la direction ses propositions alternatives au sujet de l'avenir industriel du site de Pierre-Bénite. L'objectif : forcer Arkema à revenir sur son plan social qui prévoit toujours la fermeture de cinq ateliers. Soit au total la suppression de 226 postes sur 574. Deux cabinets d'experts (Secafi-Alpha et Cidecos), mandatés par le comité d'entreprise (CE), se sont penchés sur la viabilité économique des ateliers menacés. Il en ressort que sur cinq, quatre ateliers sont potentiellement concernés par une alternative à la fermeture. Dans l'expertise du CE, il est affirmé que l'on peut maintenir la totalité du processus de fabrication des liquides de refroidissement. La direction dit le contraire et envisage l'arrêt, pour des raisons de coût, de cet acide fluorhydrique. Pour diminuer ces coûts de production, la solution défendue par les syndicats serait d'abord d'améliorer le transport du minerai de base, en le faisant directement livré, en péniche, à Pierre-Bénite. Surtout, la grande idée concerne les déchets.

Valoriser les sous-produits
Depuis des dizaines d'années, des tonnes de sulfate sont rejetées dans le Rhône. Désormais, ces résidus pourraient être retravaillés et devenir de l'anydrite. Sous cette forme-là, ce sulfate peut être vendu aux cimentiers, gros consommateur du produit. "Les Allemands de Bayer le font depuis longtemps, explique Guy Commarmond, secrétaire CGT du CE. Nous pouvons aussi nous positionner sur ce marché. Cela nécessite forcément un investissement dans un nouveau four. On verra si la direction est prête à relever ce défi industriel ou si elle préfère une stratégie financière à court terme". L'intersyndicale promet d'user de tout son pouvoir de persuasion, lors des prochaines rencontres avec la direction. A la clé, peut-être, un coup d'arrêt porté aux vagues de restructuration qui touchent la chimie lyonnaise.

*L'intersyndicale de l'établissement de Pierre-Bénite est formée de la CGT (majoritaire), de la CFDT, de la CGC et de la CFTC.

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