Arnaque au bitume dans l'Ouest lyonnais

Sept personnes ont été abusées par des ouvriers irlandais qui venaient leur proposer du goudron à un prix extrêmement attractif. Mais la prestation l'était beaucoup moins.

Le démarcheur vient sonner à la porte. Il sort d'un chantier, explique-t-il. Avec un fort accent anglo-saxon, il offre du bitume qu'il lui reste dans sa benne. Pour l'écouler, il propose à ses interlocuteurs de l'étaler sur leur cour ou leur parking à un prix défiant toute concurrence : 10 euros le m2. Mais la prestation est à l'avenant : le bitume est de si faible concentration que le gravier se décolle au bout de quelques jours. Et la couche de goudron est si fine que l'on croirait un travail d'orfèvre.

Sept personnes ont ainsi été abusées dans le secteur de l'Arbresle, et beaucoup d'autres en France : depuis un an, on recense des dépôts de plainte dans 20 départements. Rien qu'en octobre 2009, ces malfaiteurs ont engrangé 97 000 euros.

La société n'existait plus

Leur arnaque va cependant prendre fin à Craponne. Le 23 février dernier, la gendarmerie viendra les cueillir la main dans le goudron. La victime du jour s'étonne que le professionnel revienne dès l'après-midi pour étaler le macadam. Normalement un délai d'une semaine est respecté entre la commande de la prestation et sa réalisation, pour permettre au client de se rétracter. Les enquêteurs appréhendent les individus. A première vue, rien ne semble suspect : une facture de 2990 euros pour un revêtement de 250 m2 était établie. Mais les investigations permettent de réaliser que la société, créée par un Irlandais en France, a été radiée en septembre 2009. N'existant plus, ses salariés effectuent un travail dissimulé.

Les "bitumeurs" irlandais, qui logeaient dans un hôtel de Craponne, sont entendus comme victimes. "Nous avons saisi leur matériel, les deux véhicules, une bitumeuse", précise l'enquêteur. Objectif : mettre la main sur le patron, sûrement en Irlande. S'il souhaite récupérer ses biens, il devra répondre aux questions des gendarmes. Ce sont la brigade de Francheville et le groupe de travail illégal de la brigade de Givors qui mènent l'enquête. Toute victime des "bitumeurs" devra appeler le 04.78.07.48.88

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