Détenu au Groenland, Paul Watson, le fondateur de l’association Sea Shepherd, est visé par un mandat d’arrêt international émis par le Japon. A Lyon, les militants demandent la libération du prisonnier des mers.
Une centaine de personnes, citoyens et militants de l'ONG Sea Shepherd, se sont réunies place Saint-Jean à Lyon (5ème) ce samedi pour demander la libération de Paul Watson. Visé par un mandat d'arrêt international émis par le Japon, le fondateur de Sea Shepherd, a été arrêté le 21 juillet au Groenland, et placé en détention jusqu'au 15 août. Le militant écologiste a été appréhendé sur son navire qui venait d'accoster à Nuuk, capitale du Groenland, pour se ravitailler en carburant en vue d'"intercepter "le nouveau navire-usine baleinier du Japon dans le Pacifique Nord", avait alors indiqué la Fondation du capitaine Paul Watson (CPWF) dans un communiqué. Depuis des décennies, l'homme de 73 ans et son ONG cherchent à empêcher la chasse à la baleine, notamment des Japonais, en s’interposant entre les cétacés et les imposants navires qui les chassent.
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"C'est une condamnation à mort"
A Lyon, les militants de l'ONG Sea Shepherd scandent la libération de Paul Watson. Vêtus de noir, la bouche couverte d'un tissu, les membres de l'association comptent faire pression sur le président de la République Emmanuel Macron et la Première ministre danoise Mette Frederiksen. Sur leurs pancartes, deux QR Codes redirigent vers une pétition pour la libération du capitaine.
"Nous nous mobilisons pour interpeller l’opinion publique et booster la mobilisation citoyenne autour de Paul Watson. S' il part au Japon, il ne survivra pas. Le système carcéral japonais est violent et pointé du doigt par de nombreuses ONG et institutions dont la Cour internationale de justice. Ça revient à une condamnation à mort.", avance Karine du collectif Sea Shepherd. "C’est injuste car c’est un symbole politique. Le grand défenseur des baleines est arrêté au titre d’un mandat d’arrêt du Japon alors que le pays a été sanctionné en 2017 pour avoir tué illégalement des baleines. C’est un non sens., conclut la militante.
Nalini-Prya est venue de Saint-Étienne pour le rassemblement. Sensible aux causes animales, la Stéphanoise veut mener l'action en l'honneur du fondateur de Sea Shepherd. "Paul Watson est l'un des capitaines les plus emblématiques. C'est essentiel de se mobiliser pour le vivant, et de protéger les animaux", avance la jeune femme.
Le Japon sort du moratoire et reprend la pêche commerciale
Le Japon est, avec la Norvège et l’Islande, l’un des trois derniers pays au monde qui pratiquent encore la chasse commerciale à la baleine. Si une Commission baleinière internationale (CBI) existe depuis 1946, ce n’est qu’en 1982 que les pays membres signent un moratoire interdisant la pêche à des fins commerciales. D’abord opposé au moratoire, le Japon finit par le respecter dès 1987 sans pour autant arrêter la pêche. Le pays avance en effet pêcher “pour des raisons scientifiques”. Fin 2018, le Japon quitte la commission baleinière internationale et reprend la pêche commerciale de la baleine.
La France, par la voix d'Emmanuel Macron, a demandé aux autorités danoises de ne pas extrader Paul Watson, qui résidait en France depuis un an.