L'adolescente de 15 ans suspectée d'avoir fugué de son domicile en Isère pour "faire le jihad" en Syrie a été retrouvée samedi soir par sa famille à Marseille, quatre jours après l'annonce de sa disparition, a-t-on appris de source policière.
Cette source policière marseillaise a simplement confirmé le fait que la jeune fille avait été retrouvée par ses parents, sans donner plus de précisions.
"On a décidé d'aller à Marseille, on l'a cherché toute la journée (...) Elle s'est jetée dans nos bras. On est tellement heureux. Tout le monde s'embrasse, on pleure, on rit. On est très soulagés, tellement heureux qu'elle ne soit pas partie à l'étranger", a réagi auprès de BFMTV la mère de l'adolescente.
L'adolescente a été retrouvée dans un bar de la cité phocéenne, où elle travaillait au noir, selon le site internet du Parisien, le Journal du Dimanche évoquant quant à lui le fait que sa famille l'a retrouvée dans la gare de la ville.
Assia S., domiciliée chez ses parents à Villefontaine (Isère), était recherchée depuis mardi dans la région de Marseille par les autorités françaises, qui avaient pris à son encontre une mesure d'opposition à sortie du territoire (OST).
Un pseudo sur Facebook
Disposant d'indices laissant supposer son intention de gagner la Syrie par le sud de la France, le parquet de Vienne avait également ouvert une enquête pour "disparition inquiétante" et lancé un appel à témoins. La collégienne avait également été inscrite au fichier des personnes recherchées.
C'est en découvrant l'existence d'un compte Facebook que la jeune fille cachait à ses parents et utilisait sous un pseudonyme que les enquêteurs avaient mis au jour les raisons de son départ inopiné.
La collégienne avait depuis été localisée dans la région de Marseille où plusieurs tentatives de retrait avec une carte bancaire subtilisée à ses parents ont été constatés. Selon les enquêteurs, la jeune fille aurait été en contact avec une personne qui disait vouloir quitter la France "avant la fin du mois de septembre".
C'est déjà de Villefontaine qu'une famille recomposée avait quitté la France pour rejoindre la Syrie, en août, mais "il n'y a aucun lien entre les deux affaires", avait assuré le procureur.
"Près de 1 000" le nombre de candidats au djiahd
Mercredi, le procureur de Paris François Molins a estimé à "près de 1 000" le nombre de candidats au djihad comptabilisés par les autorités françaises. La ministre de la Justice Christiane Taubira a quant à elle jugé indispensable la mise en place de "programmes de désendoctrinement".
Au printemps, les ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice avaient présenté un plan antijihad, dont une des mesures phares a été la création d'une plateforme internet et la création d'un numéro vert permettant de signaler un proche qui présente "des risques de rupture" ou de radicalisation.