Un homme a tué à l’arme blanche un jeune homme de 19 ans et blessé huit autres personnes samedi après-midi à Villeurbanne. Ce sont des agents TCL et des passants qui ont réussi à le maîtriser avant l’arrivée de la police. Récit.
"Plusieurs personnes ont neutralisé l’agresseur. Je salue le courage et la réactivité dont les agents TCL et les passants présents ont su faire preuve ", confiait Jean-Paul Bret, le maire de Villeurbanne, à Lyon Capitale samedi soir. Clairement, avec leur courage, ils ont évité que le bilan soit encore plus lourd samedi. Un individu, dont des doutes autour de son identité subsistent (lire ici), a en effet tué à l’arme blanche un jeune homme de 19 ans et blessé huit autres personnes samedi après-midi à Villeurbanne.
Samedi, vers 16h25, c’est la panique à la gare routière de Laurent-Bonnevay, à Villeurbanne. Plusieurs personnes gisent au sol. "Il a un couteau", " il plante les gens" crient des passants affolés. Abdelkader, conducteur de bus, sort de la salle de pause, à proximité des commerces de la gare routière. C’est la panique. Il aperçoit l’agresseur. Il est désormais en haut des escaliers, au niveau de l’ascenseur, tout proche de la station de métro. Il menace une nouvelle victime. "Il avait retranché une personne et la menaçait avec un couteau. Il a failli le poignarder".
"Il fallait l'empêcher d'aller dans le métro"
Le chauffeur de bus a récupéré, entretemps, une bombe lacrymogène dans un magasin. "Il fallait l’empêcher d’aller dans le métro, raconte-t-il. "On a commencé à un peu parler avec lui. Le blessé, a pu s’enfuir et se faire soigner. Il s’était pris des coups de couteau". Deux autres collègues TCL sont présents. L’un est arrivé depuis le métro. "
"On a continué à discuter avec lui, on l’a bloqué avec notre présence et on a négocié le "lâché" de couteaux, poursuit Abdelkader. Il a lâché les couteaux une première fois. Mais l’une des personnes derrière moi a voulu lui asséner un coup. La personne s’est loupée. Et du coup, il a eu le temps de reprendre les couteaux. On a encore discuteé, on a réussi à le calmer. Il a relâché les couteaux. Quelqu’un les a récupérés et les a emmenés plus loin"
L'agresseur disait "Injection, injection"
Quel discours tenait-il ? ""Injection, injection" il disait. Il parlait dans un anglais approximatif. Il ne parlait pas français", poursuit le conducteur de bus.
S’en suit alors l’attente, interminable dans ces moments-là, de l’arrivée des policiers. "Le temps est arrêté. Ca m’a paru une éternité. Impossible de vous dire combien de temps ça a pris", conclut Abdelkader. Plus loin, à la gare routière, un jeune homme de 19 ans ne survit pas à ses blessures. Trois autres personnes sont en urgence absolue. Cinq autres blessés sont en urgence relative. Ce dimanche après-midi, deux des trois personnes en urgence absolue samedi étaient encore hospitalisées mais leur pronostic vital n’est plus engagé.
Lire aussi : Attaque à Villeurbanne : identité de l’agresseur, le doute subsiste