Une minute de silence a été respectée dans les établissements scolaires de France. Minute qui avait été parfois mouvementée après les attentats de janvier. Alors que l’académie de Lyon ne peut encore répondre, Lyon Capitale a contacté une professeure de la région pour avoir un premier retour sur cet hommage national.
Après les événements tragiques qui se sont passés à Paris vendredi soir, la vie a repris son cours. L'école aussi. En hommage aux victimes et dans le cadre du deuil national, la France s'est tue à midi. L'école aussi. Il a alors fallu expliquer.
Face aux flots d'images, de récits, de sons à la télé, mais aussi sur les réseaux sociaux, les enfants plus ou moins jeunes ont tous été touchés de près ou de loin par les attentats du 13 novembre. Une situation potentiellement traumatisante qui a dû être éclaircie ce lundi dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées de France.
La ministre de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a communiqué des documents ressources pour aider les enseignants à répondre aux questions des élèves avec "les savoirs nécessaires à la compréhension du monde d’aujourd’hui". Elle a aussi appelé les enseignants à faire respecter une minute de silence, indiquant que "dans les écoles et les établissements scolaires, il est important que ce moment de recueillement, dont la forme doit prendre en compte l’âge des élèves, puisse être précédé de ces temps d’échange avec les élèves".
“Les élèves expliquent que c’était plus difficile à comprendre en janvier parce que c’était des journalistes ou des juifs, avec l’idée qu’ils l’avaient quand même cherché”
Si, en janvier, les débats après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher avaient provoqué de nombreux remous, qu’en est-il aujourd'hui ? Contactée, l'académie de Lyon a indiqué ne pas avoir d'éléments précis pour le moment.
Jointe par notre journal, une professeure d'un lycée technique de la région Rhône-Alpes, qui était aujourd'hui avec des élèves de 1re, a indiqué que "la matinée s'[était] bien passée. Au niveau des enseignants, on avait comme directive de préparer la minute en parlant avec les élèves. Certains enseignants ont pris le créneau de 11h à 12h. D'autres l'ont fait dès le matin."
Certains élèves étaient mieux renseignés que d'autres. Mais la professeure s'est étonnée du peu de discussion qu'il y avait eu avec leurs parents : "Dans mon groupe, je n'ai pas l'impression qu'il y avait eu une discussion avec leur famille."
Au fil des discussions avec les élèves et entre professeurs, le sentiment général est qu'il y a eu une meilleure compréhension de la part des élèves dans leur établissement. "On a discuté avec les élèves sur ce qui s'est passé. Ce qui ressort, c'est que c'est plus facile et plus compréhensible pour eux qu'en janvier. Les élèves expliquent que c'était plus difficile à comprendre en janvier parce que c'était des journalistes ou des juifs, avec l'idée qu’ils l'avaient quand même cherché. Concernant ces attentats, c'est moins polémique parce qu'ils touchent des innocents."
J'ai peur de comprendre le fond de la 'pensée' des gamins par rapport à ce qui c'est passé en janvier : on serait alors coupable de quelque-chose en étant juif ou journaliste ? Et si on est journaliste et juif à la fois, c'est plus grave ?