Attention : famille en voie de décomposition

Un père de famille placé au centre de rétention de Lyon il y a dix jours est menacé d'expulsion vers l'Angola. Une école primaire se mobilise car l'avenir de quatre enfants est en jeu.

Son avocat était pourtant confiant. “Avec des enfants français et une compagne régularisée, il pensait éviter l'expulsion“, explique la directrice de l'école où sont scolarisé les enfants. Pourtant, Guilherme Hauka-Azanga est enfermé depuis 10 jours derrière les barbelés du centre de rétention de Lyon. Mi janvier, les policiers sont venus le chercher chez lui -scène dramatique-. Devant ses enfants et sa compagne, il a été emmené à la “prison“ pour étrangers près de l'aéroport. Les policiers n'ont fait qu'appliquer l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) prise à l'encontre de Guilherme par le préfet.

Le centre de rétention de Lyon abrite actuellement soixante-treize étrangers, qui, comme ce papa angolais attendent leur expulsion par avion, leurs situations administratives ne les autorisant plus à séjourner sur le territoire français. “Tous les recours concernant Guilherme ont été épuisés“, confirme Yvon Da Cruz de Forum réfugiés, joint au centre de rétention. Tant pis si le tribunal n'a pas tenu compte de son rôle de chef de famille ici, le préfet non plus. “Il est arrivé en France il y a huit ans le tribunal a jugé que les liens avec le pays d'origine étaient encore forts“.

Quatre enfants menacés

Pourtant la vie de quatre enfants en bas âge est en jeu. Guilherme a deux enfants à Lyon, un fils de 3 ans, Gaël, scolarisé à la maternelle du groupe scolaire Gilbert Dru dans le 7 ème arrondissement et un de un an, Dorcas, gardé à la maison. Ce papa très investi participe aussi à l'éducation des deux premiers enfants de sa compagne, d'origine africaine elle aussi. Il élève aussi Chloé 4 ans et Exaucée 9 ans. Jusqu'à son arrestation il y dix jours, il les conduisait chaque jour à l'école. La directrice Sophie Buisson témoigne, “à nos yeux, Guilherme est un soutien de famille au sens fort du terme, il a notamment un lien très fort avec son fils Gaël et il participe à toutes les sorties. C'est un démantèlement familial. Cet homme ne devrait pas être coupé de ses enfants“.

Toute l'école, sept institutrices et sept travailleurs municipaux ont écrit au préfet pour faire revenir ce papa à la maison. D'autant plus que la compagne de celui-ci est malade, “elle est très inquiète de ne pouvoir s'occuper des enfants après le départ de Guilherme, elle s'est confiée à nous“, témoigne encore la directrice. Le préfet n'a pas répondu.

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