Décryptage. Emprunté par toutes sortes de moyens de locomotion dès le XVIe siècle, cet axe majeur de Lyon est désormais interdit de circulation.
Elle est empruntée par toutes sortes de moyens de locomotion dès le XVIe siècle, marqué par un fort essor urbain et le développement des échanges commerciaux. Jusqu’au XVIIIe siècle, la rue Grenette, du nom de la halle éponyme – La Grenette – dédiée au commerce de toutes sortes de grains (visible à l’angle des rues Grenette et de Brest), est l’une des principales artères de la ville. Sous le Second Empire, elle est élargie et étendue pour créer une voie directe du Rhône à la Saône, sur une ligne de trafic très intense. C’est, depuis, l’une des traversées les plus importantes de la Presqu’île, permettant de parcourir la ville d’ouest en est.
Depuis le 13 mai, la rue Grenette est fermée à la circulation, contraignant les quatre et deux-roues motorisés à emprunter le tunnel de la Croix-Rousse, au nord, ou les trémies de Perrache, au sud. Ce verrou circulatoire est l’un des points clés des grandes manœuvres urbaines de la Métropole de Lyon autour de la piétonnisation de la Presqu’île et de son corollaire, la mise en place de la ZTL (zone à trafic limité). Dès l’été 2025, la rue Grenette n’accueillera plus que des bus et des vélos, sur une même voie.
Si d’autres artères ont d’ores et déjà été fermées à la circulation, la rue Grenette en est le symbole, préfiguration d’un projet bien plus vaste – que le maire de Lyon, Grégory Doucet, avait évoqué à l’été 2020, quelques mois après son élection, dans Lyon Capitale – la mise en place du “système de superblock” déployé quartier par quartier (agendant même la date, ambitieuse et illusoire, de fin de mandat). Avec ce système des superblocks, il s’agit de penser un nouveau plan d’urbanisme qui redéfinit la façon dont les résidents habitent leur ville et s’y déplacent.
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Une refonte du paysage urbain en somme. Pour la mairie de Barcelone, ses superillas sont le symbole le plus ostensible de sa politique audacieuse visant à reprendre les rues aux voitures. Barcelone est à l’heure actuelle l’un des exemples les plus observés dans le monde en matière de planification urbaine. Reste que cette trame spécifique et plurielle complique une duplication à grande échelle des superblocks barcelonais. “Dans une certaine mesure, ils sont transposables en Presqu’île avec ses structures en grandes percées et ses rues perpendiculaires, énonce Rachel Linossier, maîtresse de conférences en aménagement et en urbanisme à l’université Lyon 2. Sur la rive gauche, dans les 6e et 3e arrondissements, ce serait facile compte tenu de l’orthogonalité de la trame urbaine. En revanche, pour les 5e, 7e, 8e et 9e arrondissements, ce serait impossible.” Les superblocks nécessitent par ailleurs de prévoir des axes circulatoires fluides et rapides autour. Ce qui ne semble pas (encore ?) dans les tuyaux à Lyon.
Je ne comprends pas bien pourquoi le journaliste prend le point de vue des automobilistes pour son titre alors qu'ils ne sont qu'une minorité à Lyon. En revanche, 100% des Lyonnais sont à pieds ! A mon sens, le titre devrait plutôt être "La rue Grenette réouverte à la circulation" des Lyonnais.
Ah oui mais ça sous entendrait qu'il fait du journalisme impartial et force est de constater qu'à Lyon Cap, c'est souvent orienté...