Devant plus de 250 personnes, lundi soir à Jean-Macé, dans le 7e arrondissement de Lyon, Najat Vallaud-Belkacem a étrillé le bilan du président sortant, Laurent Wauquiez, qualifié de "brutal, cynique, complotiste et trumpien" par la candidate socialiste. Cette dernière a affiché toute sa détermination pour son grand retour en politique.
Il y avait de la joie et beaucoup de sourires sur les visages des militants, pour la plupart socialistes, réunis lundi soir à Territoires, une friche en pleine ville, entre deux voies SNCF de la gare de Jean-Macé, dans le 7e arrondissement de Lyon. La joie de se retrouver, enfin, en plein air, pour un meeting. Pour partager, pour discuter, pour refaire le monde, pour se disputer. Pour débattre. Pour parler politique. Pas seulement en visio derrière des écrans. Avec du soleil, de la chaleur, des food trucks, des transats, des parasols.
La star de la soirée, c'était la grande revenante. Najat Vallaud-Belkacem. L'ancienne ministre de l'éducation nationale de François Hollande repart à la bataille. Dans la bataille des régionales. Dans un contexte loin d'être favorable pour le PS, lorsqu'il n'est pas sortant. Elle le sait, la partie est loin d'être gagnée. C'est même presque mission impossible en Auvergne-Rhône-Alpes. Tous les sondages assurent une large victoire au président sortant, Laurent Wauquiez.
"Je sais ce que je dois à la République, aux valeurs de la France, à la gauche"
Mais Najat Vallaud-Belkacem a replongé. "Quel plaisir de se retrouver chez moi, dans le département du Rhône", a-t-elle lancé devant environ 250 personnes. "Je sais ce que je dois à la République, aux valeurs de la France et à la gauche". C'est comme une candidate de gauche pas vraiment rassemblée que "Najat", comme tout le monde l'appelle, repart au combat : "le combat entre deux mondes qui s'opposent, selon la candidate. Celui qui attise les divisions (Laurent Wauquiez) et celui qui est obsédé par une seule chose : la concorde, le bien être pour tous (le sien)", a poursuivi la candidate.
Toutes les huiles socialistes de la région étaient venues soutenir "Najat". Vanter son "énergie", sa "détermination" et "l'infatigable militante qui est restée toujours droite dans ses convictions". De Jean-François Debat, le maire de Bourg-en Bresse aux deux maires de la Métropole de Lyon, Cédric Van Styvendael (Villeurbanne) et Hélène Geoffroy (Vaulx-en-Velin). L'ancien maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, était également présent, comme l'adjointe aux solidarités à la ville de Lyon, Sandrine Runel, ou encore la députée européenne Syvie Guillaume. Mais aussi environ 250 personnes.
Derrière "Najat" et la "gauche", Laurent Wauquiez, le président LR sortant de la région, et candidat à sa réelection, était sur toutes les lèvres. Il a été fustigé par tous. Jean-François Debat a dénoncé une région "exclusivement mise au service de la politique clientélisme d’un seul homme", "une manière de faire de la politique toxique", "et une droite devenue un marchepied pour les idées d’extrême droite".
"Wauquiez est brutal, cynique, complotiste, trumpien"
Najat Vallaud-Belkacem
Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin, a dénoncé "la politique de communication à outrance de Laurent Wauquiez, son cinéma, son cynisme". "Il nous a laissé tomber dans les quartiers populaires. Nous devons délivrer la région de Laurent Wauquiez", a ajouté la maire de la 4e commune la plus peuplée de la Métropole de Lyon. Quant à Najat Vallaud-Belkacem, elle a mitraillé le président sortant, un homme "brutal, cynique, complotiste, trumpien", qui gère la région Auvergne-Rhône-Alpes, la 2e région de France la plus peuplée (8 millions d'habitants) avec un "cabinet noir".
"On doit tout reprendre à zéro", a insisté la candidate socialiste, misant sur une "région de toutes les sécurités". "La première c'est celle de l'emploi, et puis il y a la sécurité du logement", poursuit-elle. Elle promet notamment de recruter 1000 soignants, de construire de nouveaux lycées. "Nous trouverons des solutions", a-t-elle martelé. NVB mise sur une région résolument à gauche. Avec l'emploi (notamment des jeunes) comme priorité absolue. Retrouvez plus en longueur les propositions de Najat Vallaud-Belkacem pour la région ici. "Être de gauche, c’est plus difficile qu’être de droite car nous refusons de jouer sur les peurs, de trouver des boucs émissaires", a lancé devant une assemblée acquise le maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendael, maire de la 19e commune la plus peuplée de France.
"A force de voir des vautours souffler sur les braises, de voir des polémistes en chef dès qu'on allumé la télé le matin, on finit par se demander s'il y a encore des places pour des idées de gauche", a lancé Najat Vallaud-Belkacem. "Oui oui oui plus que jamais, on a besoin de la gauche", a-t-elle encore martelé. Une gauche, pour l'instant, divisée avant le 1er tour en Auvergne-Rhône-Alpes. Même si le président national du parti radical de gauche, Guillaume Lacroix - deuxième sur la liste de NVB dans la Métropole de Lyon - était à Jean-Macé lundi soir pour soutenir l'ancienne ministre.
Le PRG est derrière "Najat" mais pas les écologistes, pas les insoumis, pas les communistes, engagés sur d'autres listes au 1er tour. Najat Vallaud-Belkacem et Fabienne Grébert, la tête de liste écologiste, sont d'ailleurs au coude-à-coude dans les sondages (entre 10 et 12%). Celle qui arrivera en "tête de la gauche" partira alors au "combat" au 2e tour. Au combat entre "deux mondes qui s'opposent", dixit l'ancienne ministre de l'éducation nationale. Un combat qui apparaît bien déséquilibré, quelques jours avant le vote, en Auvergne-Rhône-Alpes. Mais seuls les électeurs auront le choix final. Enfin, ceux qui voteront...
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"Wauquiez est brutal, cynique, complotiste, trumpien" ah bon ?
"Je sais ce que je dois à la République" Là, on l'avait constaté !
elle a donc oubliée son "brillant" passage de ministre!! pas les électeurs, qui ont virés l'équipe précédente , mais s’apprête à reconduire le président sortant avec près de 40% des voix. le public, nombreux, 250 personnes tous acquis , manquerait plus que la dissidence s'installe.
„ quand le philosophe fétiche de Laurent Wauquiez dénonçait “la vanité et l’aveuglement des penseurs de gauche”
Une représentation obsédante de la société, déconnectée de la réalité et conjuguée à un rêve utopique de salut sévit parmi nombre de penseurs de gauche, dénonce Roger Scruton.