Empêché par la loi française de faire apparaître son nouveau sponsor maillot, Jean-Michel Aulas a réussi à trouver une astuce pour ne pas léser son annonceur.
Février 2009. Le groupe Accor annonce qu’il ne renouvellera pas son sponsoring maillot avec l’Olympique lyonnais. Malgré près de 35 millions d’euros de retombées TV et presse revalorisées, la décision du groupe d’hôtellerie et de service s’explique par la mauvaise conjoncture économique. Publiquement, Jean-Michel Aulas ne se laisse pas abattre, espérant trouver rapidement un nouveau sponsor. Mais selon certains de ses proches, le président de l’OL est plutôt inquiet. En dépit du statut de son équipe de football, les sponsors ne se ruent pas à la porte du club lyonnais.
Betclic a versé 7 millions d’euros à l’OL
À l’image du Barça, JMA envisage même de proposer à une association caritative de s’afficher sur le maillot lyonnais. Jusqu’à une proposition de Betclic, une société de jeux en ligne contrôlée par Mangas Gaming, SARL détenue à parité par l’homme d’affaires Stéphane Courbit et par la Société des Bains de Mer - l’exploitant des casinos et des hôtels de la Principauté de Monaco. Selon nos informations, Betclic a signé un chèque de 7 millions d’euros à l’OL.
Seulement, l’État français va venir perturber les plans de l’OL et Betclic. En effet, l’ouverture des paris en ligne à la concurrence n’entrera en application que le 1er janvier 2010 au plus tôt, car le cadre législatif et réglementaire français n’est pas encore opérationnel. “Être dirigeant sportif et hors-la-loi, c’est incompatible. J’appelle donc Jean-Michel Aulas et Betclic à garder leur sang-froid. Ils mènent une opération de publicité, mais une mauvaise opération pour le sport,” affirmait récemment, Éric Woerth. Le ministre du Budget a vu juste. En quelques semaines, Jean-Michel Aulas s’est transformé en véritable VRP, prêt à tout pour que les médias citent le nom de son sponsor maillot. Il n’hésitera pas, par exemple, à endosser un maillot affichant le nom de Betclic lors d’un direct sur Canal +. Une technique habile, digne des meilleurs publicitaires.
“En fait, si M. Aulas joue les VRP de luxe pour son sponsor, c’est de bonne grâce, puisque la marque a versé au club un budget de sponsoring conséquent. C’est donc la moindre des choses pour un club qui touche des millions d’euros de sa part que d’essayer de montrer ou de parler de son partenaire quand celui-ci n’est pas officiellement autorisé à le faire”, nous confie Tanguy Leclerc, le rédacteur en chef de CB News, un magazine spécialisé en communication et médias. Et de poursuivre : “Personnellement, je trouve cela plutôt malin et ça me fait sourire. Et comme de toute façon personne n’empêche véritablement Jean-Michel Aulas de se prêter à ce petit jeu, pourquoi s’en priverait-il ? Dans l’affaire, c’est l’État qui se montre insuffisamment ferme”, conclut-il.
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