Premier maire de France à doter sa police municipale de “caméras piétons”, Alexandre Vincendet voit d’un bon œil l’annonce du Gouvernement qui a décidé d’équiper les policiers de ce dispositif. Le maire de Rillieux-la-Pape en profite pour égratigner son opposant PS aux législatives dans la 7e circonscription du Rhône, Renaud Gauquelin.
Lyon Capitale : Le Gouvernement va acheter 2 600 caméras mobiles après le drame d’Aulnay-sous-Bois. La mesure que vous avez mise en place il y a maintenant deux ans à Rillieux était-elle finalement une mesure de gauche ?
Alexandre Vincendet : Ce n’est ni de droite ni de gauche, c’est du bon sens. Mais quand j’ai parlé de faire ça, à l’époque, l’ensemble du PS de ma ville se foutait de moi. Aujourd’hui, tout le monde est très silencieux sur ce sujet. D’ailleurs, Renaud Gauquelin, le parlementaire de ma circonscription, avait dit que ça ne servait à rien. Aujourd’hui, le Gouvernement le met en place et il est gêné aux entournures. D’ailleurs, il faut aussi préciser que beaucoup de maires de droite comme de gauche nous ont appelés. Dont la mairie de Béziers. Ils nous ont appelés pour se renseigner, mais quand on leur a dit le prix, ils ne l’ont pas fait. Pour eux, la sécurité a un prix, pour nous non. Derrière leur grande démagogie, ils ne font rien.
Sur le fond, ces caméras servent-elles à protéger les policiers et les citoyens ?
Je vais prendre un exemple concret. Hier, quelqu’un m’a interpellé parce qu’il estimait que les policiers faisaient mal leur travail. J’ai demandé que la personne soit reçue et qu’on lui montre les images. Et elles ont montré qu’il y avait outrage à agent. Donc, la personne a compris parce que l’image et le son ça ne ment pas. Avec ce dispositif, on protège le policier dans sa mission en recrédibilisant sa parole. Parce que, dans la grande majorité des cas, les policiers font très bien leur travail.
Dans l’autre sens, je peux aussi, grâce aux caméras, reprendre des policiers s’ils ont mal fait leur travail. Le citoyen est protégé parce qu’il peut y avoir ce contrôle de la part du maire, qui est responsable de la police municipale. Donc, grâce aux caméras, je peux voir les images et sanctionner un policier s’il le faut.
Qui contrôle ces images et où sont-elles conservées ?
De mémoire, les images sont conservées une dizaine de jours. Les policiers ne peuvent pas effacer le film ni extraire les vidéos. Le poste qui le permet est dans le centre de sécurité urbain, où peu de personnes peuvent entrer. D’ailleurs, tout est tracé et on sait qui fait quoi.
Ces caméras auraient-elles pu éviter ce qui est arrivé à Aulnay-sous-Bois, d’après vous ?
Je ne sais pas si les caméras auraient pu éviter ou non le drame. Ce qui est certain, c’est que ça aurait apporté des preuves. Quant à ce qui s’est passé à Aulnay, si c’est vrai, alors la sanction doit être la plus dure possible et les policiers doivent être foutus à la porte le plus rapidement possible. Après, ce qui me dérange, c’est que le président aille voir le jeune qui visiblement a été molesté, mais pas un père de famille travaillant à l’Assemblée nationale qui a été gravement blessé après avoir secouru des vieilles dames dans le métro parisien. Il laisse penser que l’on s’occupe plus d’un jeune de banlieue que d’autres citoyens. Il devrait équilibrer les choses.