L’INSEE Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement d’Auvergne-Rhône-Alpes (DREAL) vient de publier une étude sur la vulnérabilité énergétique des ménages dans la région. Un moyen de voir quels sont les territoires les plus touchés et pour quelles raisons.
Un ménage est dit en situation de "vulnérabilité énergétique" si la part de ses dépenses énergétiques dans son revenu disponible est supérieure à 8,2%. En 2015, 610 000 ménages sont dans cette situation en Auvergne-Rhône-Alpes, soit un taux de vulnérabilité énergétique de 19%. Ce taux place la région en 4e position des régions les plus exposées. En Auvergne-Rhône-Alpes, le facteur principal de la vulnérabilité énergétique ce sont les dépenses énergétiques : "en moyenne, la facture énergétique d’un ménage s’élève à 1 616€ par an, soit 15% de plus que le niveau métropolitain" explique Grégoire Gauthey, chargé de l’étude. À cela viennent s’ajouter d’autres facteurs aggravants tels que la situation géographique, le revenu disponible ou encore l’âge.
Des fortes dépenses énergétiques liées aux caractéristiques géographiques
En Auvergne-Rhône-Alpes, les dépenses énergétiques ont tendance à être élevées, car les logements sont "énergivores", cela étant lié aux caractéristiques climatiques et géographiques de la région. En effet, plus d’un tiers des ménages résident en zone de montagne. Et pour ces ménages les dépenses sont plus fortes, car un logement situé dans une zone plus froide requiert davantage d’énergie pour atteindre une même température intérieure. Ainsi, les ménages résidant dans le Massif central font face aux dépenses les plus lourdes (respectivement 1 860€ contre une moyenne de 1 500€ pour ceux vivant en dehors de ces zones).
L’exposition à la vulnérabilité dépend des dépenses, mais également des revenus des ménages, composante qui présente de fortes disparités dans la région. Les territoires situés à l’Ouest ont un taux de vulnérabilité souvent supérieur à 20%, tandis que le Nord-Est présente des taux de vulnérabilité légèrement inférieurs à la moyenne régionale. Cela pouvant s’expliquer par le fait que les revenus sont plus élevés aux Nord-Est. Dans le Cantal par exemple, département où les revenus sont plus faibles (-19%) et les dépenses plus importantes du fait de la situation géographique (+39%), la part des ménages vulnérables s’établit à 38%. À l’inverse dans le Rhône, où les niveaux de revenus sont plus élevés, ce taux passe à 13% (inférieur à 10% pour la ville de Lyon).
Une vulnérabilité accrue pour les ménages vivant en dehors des aires urbaines
L’étude menée par l’INSEE insiste également sur la différence entre villes et campagnes. Comme l’explique Grégoire Gauthey, "plus on s’éloigne du cœur des agglomérations, plus la part des ménages en situation de vulnérabilité augmente" : dans les communes isolées de l’influence d’un pôle urbain, la part des ménages vulnérables est 2,5 fois supérieure à celle observée au sein des grands pôles urbains. Et dans ces zones, la facture énergétique moyenne est 25% supérieure à celle des ménages vivant dans une grande aire urbaine (respectivement 1 960€ contre 1 570€).
Cela s’explique en partie par des caractéristiques de logement différentes. Dans les territoires isolés, les ménages vulnérables vivent davantage en maison individuelle (76% des ménages concernés contre 45% dans les grandes aires), mais également dans des logements de grande taille ou plus anciens. L’étude permet aussi de relever un point important : l’utilisation du gaz de ville, combustible moins onéreux, est moins fréquente dans les communes isolées (ces dernières privilégiant le fioul). Le cumul de ces caractéristiques des logements contribue à accroitre de manière significative les dépenses énergétiques.
Les personnes âgées, population davantage exposée à la vulnérabilité énergétique
Pour Grégoire Gauthey, l’âge est le ciblage le plus intéressant de l’étude, mettant en avant un taux de vulnérabilité qui augmente avec l’âge. En 2015, 30% des ménages de plus de 75 ans sont vulnérables contre seulement 13% dans la classe 30-45 ans. Et près d’un ménage vulnérable sur deux (48%) est âgé de plus de 60 ans. Pourquoi un tel phénomène ? Deux leviers peuvent l’expliquer : d’abord les revenus disponibles diminuent après 60 ans (retraites), ensuite les dépenses énergétiques se stabilisent à des niveaux élevés (les personnes âgées restant dans les logements qu’ils avaient avec leurs enfants, logements trop grands et souvent anciens donc demandant plus de dépenses).
Les enjeux et objectifs relatifs à la réduction de la précarité énergétique
Patrick Vauterin, Directeur adjoint à la DREAL, explique que cette étude s’inscrit dans le cadre de la politique de neutralité carbone (ambition qui nécessite de mobiliser les leviers du bâtiment, ces derniers rejetant une grande partie des gaz à effet de serre). Avec 31% de logements ayant une forte consommation énergétique, une rénovation s’impose. Grâce à son partenariat avec l’INSEE, la DREAL a pu cibler les secteurs géographiques en difficultés et cerner les caractéristiques des ménages vulnérables. Le prochain travail qui l’attend va consister à simplifier les aides, notamment le crédit d’impôt sur la transaction énergétique, mais aussi les aides pour les ménages les plus modestes, dites "Habiter mieux". "Nous souhaitons que soit également mis en place un meilleur accompagnement des ménages, sur des dispositions financières et techniques pour aller vers des rénovations performantes", explique P. Vauterin. Avant de rajouter : "il y a encore un cap à passer pour massifier la réponse à la précarité énergétique, on a des freins, car malgré les aides apportées il y a un reste à charge qui persiste et qui peut bloquer la rénovation, donc il nous faut le soutien des réseaux bancaires".
Il manque peut-être un point d'analyse dans la partie :
"Les personnes âgées, population davantage exposée à la vulnérabilité énergétique"
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Les personnes âges, en moyenne, se déplacent moins et donc occupent plus leur logement qu'une famille qui pendant la journée est en "activité". D'autres part, les personnes âgées (en moyenne) ont souvent "froid" rapidement (manque d'activité ? alimentation ? autre ?)
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Mais tout ceci ne doit pas faire oublier le principal : LE FRIC !
Car si il reste encore un nombre incroyable de logements, maisons, qui n'ont pas le double vitrage, c'est pour des raisons de fric.
Si les immeubles neufs ne sont pas aux normes passives, c'est pour des raisons de fric !
Et j'adore la conclusion : "il faut que les banques soutiennent les rénovations !"
Ha ha. Déjà que leurs filiales immobilières ne font pas d'immeubles neufs en passif, alors prêter à des "pauvres" pour qu'ensuite ils dépensent moins d'argent dans l'énergie et soient moins esclaves du système... qui sont les utopistes ? :o)
penses tu que ceux qui n'ont pas de fric pour améliorer leur habitat en ont suffisamment pour emprunter, Certains peine déjà à boucler le mois, , avec moins de 1400€, un couple peut difficilement faire des écarts. Ceux qui en ont possibilité s'éloignent dans le Sud, Drome, basse Ardèche, puis toute la bande méditerranéenne où la part du chauffage est moins grande en excluant la zone "Riviéra" hors budget. Restent ceux qui ne chauffent pas ou peu , je connais des maisons où le port de polaires est recommandé , beaucoup se rendent dans les grandes surfaces pour avoir chaud, tout simplement, surtout ceux chauffés au fuel ou électrique, Quand à la miraculeuse pompe à chaleur attendez le bilan de 2 premières années , puis, on en reparle !! Reste l'arrache cœur acheter une résidence plus petite , ceci implique souvent de quitter son quartier, ses amis, les mesures qui s’annoncent pour les petits propriétaires , hausse du foncier pour combler la taxe d'habitation les dernières hausses EDF/ gaz et celles à venir n’arrangeront rien