Un cluster de 14 cas de VIH a été détecté en Auvergne-Rhône-Alpes, principalement en Savoie, entre avril et novembre 2024.
Entre avril et novembre 2024, un cluster de 14 cas de contaminations au VIH a été identifié dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, principalement en Savoie, selon les services d'infectiologie des centres hospitaliers de la région. Une souche virale commune a été détectée, indiquant une origine partagée, probablement liée à une ou plusieurs personnes infectées. Les investigations de l'Agence régionale de santé (ARS) ont confirmé que certains cas étaient interconnectés, soulignant que la transmission s’est majoritairement produite par des relations hétérosexuelles non protégées, rapporte Tribune de Lyon.
Une préoccupation croissante pour les autorités sanitaires
"Un regroupement de ce type est suffisamment rare pour nous alerter", explique le Dr Bruno Morel, responsable à la direction "veille et alertes sanitaires" de l'ARS. Cette situation illustre à la fois une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST) et un relâchement des mesures de prévention. Depuis 2021, une augmentation constante des nouvelles contaminations au VIH est observée dans la région. L’ARS, en collaboration avec les associations de terrain, a renforcé ses actions de sensibilisation, insistant sur l’importance du préservatif et du dépistage, notamment pour les personnes ayant des partenaires multiples.
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Le préservatif reste au cœur de la prévention, bien qu'il soit de moins en moins utilisé. "Dans les années 1990, la distribution et la promotion étaient omniprésentes, même dans les écoles. Aujourd’hui, ces pratiques se raréfient. Si les personnes impliquées dans ce cluster avaient utilisé des préservatifs, la propagation aurait été évitée", a confié un virologue savoyard au Figaro.
Accès facilité au dépistage et nouveaux outils de prévention
Face à cette situation, l’ARS rappelle que le dépistage est aujourd’hui plus accessible que jamais. Depuis le 1er septembre 2024, toute personne peut demander un test de dépistage du VIH ou de quatre autres IST directement dans un laboratoire de biologie médicale, sans ordonnance ni rendez-vous. Cette mesure vise à inciter un plus grand nombre à se faire tester après une situation à risque, comme un rapport non protégé ou une grossesse.
Par ailleurs, l’été dernier, la Haute autorité de santé (HAS) a approuvé le remboursement de la Prep injectable, un antiviral préventif utilisé "en amont d’une prise de risque", notamment pour les publics participant à des pratiques comme le chemsex.