A photo taken on February 11, 2019 in the 13th arrondissement of Paris, shows Anti-Semitic graffiti written on letter boxes displaying a portrait of late French politician and Holocaust survivor Simone Veil. (Photo by JACQUES DEMARTHON / AFP)

Auvergne-Rhône-Alpes : les actes antisémites en hausse de 25% en 2018

En tout, 30 actes antisémites ont été répertoriés par les services de l’État en 2018 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Une augmentation de 25% par rapport à 2017.

Selon la préfecture du Rhône contactée par Lyon Capitale, le nombre d'actes antisémites a augmenté de 25% en 2018 par rapport à l'année précédente. Une augmentation moins forte qu'au niveau national ou la hausse a été de 74 %. En tout, 30 actes ont été recensés par la justice et les services de l'État dans la région et 541 dans l'Hexagone.

“Ce qui est certain c'est que c'est sous-évalué”

Un chiffre régional en dessous de la réalité pour Nicole Bornstein, présidente régionale du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). “Dans ces chiffes, il y a de tout : des altercations entre personnes, des tags, des cas de violences plus marquées. Ce qui est certain c'est que c'est sous-évalué. Il y a beaucoup de gens qui ne vont pas vers les services de l'état ou de la justice”, confie-t-elle.

De son côté, la préfecture assure que “les services de l'État oeuvrent à lutter contre les actes antisémites, anti-musulmans, homophobes, ou toutes autres discriminations”. “Dans le Rhône, on travaille beaucoup sur les valeurs de citoyenneté et sur l'acceptation de l'autre. On ouvre à l'altérité sur la religion, l’orientation sexuelle ou l’origine ethnique. Mais à côté de ce volet plus pédagogique, nous sommes sur une tolérance zéro, notamment à travers la réponse pénale du parquet concernant ces actes”, poursuit la préfecture.

“Il y a l'Alya intérieure”

Pour Nicole Bornstein Lyon n'est pas moins ou plus touchée que d'autres villes de France : “Je pense que ce qui se passe à Lyon, reflète un peu ce qui se passe en France. C'est la troisième communauté juive du pays après Paris et Marseille. Même si actuellement on est peut-être moins exposé que dans certaines banlieues parisiennes il faut quand même dire qu'il y a une Alya intérieure (immigration) de certains quartiers vers d'autres comme ça s'observe à Paris”.

La présidente du Crif dans la région souhaite aussi tordre le cou à quelques idées reçues. “Aujourd'hui, il y a cette flambée d'insulte d'extrême droite. On voit dans les manifestations des gilets jaunes cette libération des insultes haineuses antisémitiques. Il y a cette haine d'un pseudo-capitalisme alors que les juifs sont tout sauf des riches. La représentativité est la même que chez les autres : il y a des très pauvres et des très riches”, rappelle-t-elle.

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