Dans une analyse publiée ce mardi, l'Insee analyse la métropolisation de la région Auvergne-Rhône-Alpes où quatre aires urbaines (Lyon, Saint-Étienne, Grenoble et Clermont-Ferrand) concentrent un tiers des emplois pour seulement 3% de la surface régionale.
L'Insee publie ce mardi une analyse de l'évolution démographique de la région à travers ses quatre métropoles : Lyon, Saint-Étienne, Grenoble et Clermont-Ferrand. La région Auvergne-Rhône-Alpes est celle qui compte le plus de métropoles. Des métropoles au poids démographique croissant puisqu'elles concentrent un tiers de la population régionale, soit trois points de plus que la moyenne nationale. La centralisation métropolitaine est cependant moins dense qu'en Île-de-France et en région PACA qui contiennent les deux plus grandes métropoles françaises : Paris et Marseille. Avec 1 370 000 habitants, Lyon est la 3e métropole de France, Grenoble la 12e (450 000) Saint-Étienne la 15e (400 000) et Clermont-Ferrand la 17e (290 000).
Si elles concentrent une grande partie de la population, ces quatre aires urbaines ne représentent pourtant que 3% de la surface régionale. La densité de population y est donc importante (1200 hab/km2 en moyenne) contre 920 hab/km2 dans l'ensemble des métropoles de province. Lyon est la métropole la plus dense (2600 hab/km2) derrière Paris alors qu'à l'inverse Saint-Etienne est la moins dense (560 hab/km2) après Nice.
Quelle attractivité économique ?
Si elles attirent des habitants, c'est aussi parce que ces quatre villes concentrent les emplois. “Dans la région, 39% des emplois sont situés dans une métropole et 45% des salaires y sont versés”, note l'Insee. De fait les travailleurs y sont plus nombreux à y rentrer qu'à en sortir. Pour 100 actifs occupés résidents d'une métropole de la région, il y a 122 emplois. La métropole de Clermont-Ferrand est le principal pôle d’emploi à l’ouest de la région. Elle polarise fortement son territoire avec 136 emplois pour 100 actifs occupés. C’est le ratio le plus élevé de France après Nancy. À l'inverse Saint-Etienne a, après Toulon, le plus faible ratio d'emploi par actif occupé des métropoles de France. Parmi les 146 000 actifs occupés, seulement 84% y travaillent. “La proximité et le dynamisme de la métropole lyonnaise expliquent en partie ce flux de navetteurs : 7,2 % des travailleurs stéphanois y ont leur emploi. Les échanges sont nettement déséquilibrés (10 500 contre 2 800 de Lyon vers Saint-Étienne)”, décrit l'Insee. Saint-Etienne exerce tout de même une attractivité équivalente à celle de Grneoble et Lyon vis à vis de son environnement
Emplois et institutions
Les métropoles de par leur situation centrale concentrent les fonctions décisionnelles. Fonctions qui elles-mêmes renforcent la centralité du lieu où elles sont implantées. C'est ce que l'Insee appelle les “fonctions métropolitaines”. “Il s’agit d'activités dans la conception-recherche, les prestations intellectuelles, le commerce inter-entreprises, la gestion, la culture et les loisirs. Elles sont considérées à fort potentiel de développement économique et à contenu décisionnel élevé”, définit l'institut. Ces fonctions constituent ainsi un marqueur majeur du degré de métropolisation. Au niveau national, 61 % des cadres de ces fonctions sont implantés dans les métropoles (pour 38 % de l’ensemble des emplois). Lyon et Grenoble attirent 17 % et 16 % de ces fonctions, qui font d’Auvergne-Rhône-Alpes la région de province la plus riche en cadres de fonctions métropolitaines, en effectif comme en proportion. Lyon est après Paris la plus spécialisée dans le commerce inter-entreprises (commerce de gros et international). Elle en héberge près d’un emploi provincial sur cinq. Grenoble est particulièrement bien placée au regard de sa taille. Elle se démarque par la conception-recherche, qui compte pour 6,8 % de ses emplois. A l'inverse Saint-Étienne se distingue avec à peine 8 % de cadres occupant des fonctions métropolitaines, soit une part plus faible que la moyenne française
Démographie et emploi : un effet métropole ?
Pour l'Insee il est difficile de parler d'effet métropole sur la dynamique de ces territoires. En effet la croissance démographique est variable selon les aires urbaines. Entre 2010 et 2015, la dynamique est forte pour Lyon (+ 1,1 % par an, soit la 6e métropole derrière celles de la façade atlantique), alors qu'elle est intermédiaire pour Grenoble et Clermont-Ferrand, et stable pour Saint-Étienne. En terme d'emploi, la dynamique du marché du travail est différente selon les villes. À Lyon, les emplois ont augmenté de 2,9 %, alors qu’ils ont baissé de 2,9 % à Saint-Étienne. Dans les quatre métropoles, le taux de chômage est toujours supérieur à la moyenne régionale dans les métropoles (de 1 point plus élevé pour Grenoble à 4,5 points pour Saint-Etienne). Si elles attirent les actifs, ces aires urbaines attirent aussi “des populations à la recherche d’un emploi”, explique l'Insee. “Plus qu’un "effet métropole", c’est le contexte économique de la région qui influence ces taux, comme en témoignent Lille et Montpellier par exemple”, conclu l'institut.
Dans la guerre économique obligatoire, les grandes métropoles assèchent les campagnes (en concentrant les activités de commerce international et national, en concentrant les services publics...)
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Rien de bien nouveau. C'est la guerre économique qu'elle soit locale, nationale ou internationale. Vive l'utilisation du fric qui pousse à cette guerre totale... ?