Fermés aux premiers jours du confinement, les centres de distribution des Restos du cœur sont désormais en première ligne et observent avec appréhension une précarité grandissante. De nouvelles demandes affluent, venues de profils inhabituels.
C’est une courbe aussi exponentielle que celle de la progression de l’épidémie avant le confinement. Au centre Henry-Vallée (7e) des Restos du cœur, le 7 avril, au premier jour de la campagne d’été, 54 bénéficiaires étaient venus récupérer des produits de première nécessité pour remplir des placards vides après des semaines de fermeture. Fin mai, ce sont 860 personnes qui sont inscrites. “Derrière chaque personne, il y a souvent une famille de trois ou quatre. Ça fait du monde”, soupire un bénévole de ce centre structuré pour venir en aide à 900 bénéficiaires. Chaque semaine, de nouvelles demandes affluent. Marie-Laure, qui gère les inscriptions, jongle entre le téléphone, ses mails et des bénéficiaires qui viennent pour la première fois. “La hausse est exponentielle. Nous avons des profils différents comme les autoentrepreneurs que nous ne voyions pas d’habitude”, explique cette bénévole. Dans tous les points de distribution des Restos du cœur, cette montée en charge s’observe. Elle est d’ailleurs parfois saisissante visuellement. La file d’attente au centre de Perrache, sur les trottoirs et en respectant les préceptes de la distanciation, a pu donner des airs de grande récession pour ceux qui sont passés dans le quartier aux heures de distribution. Jean-Marc Prot, le président des Restos du Rhône, invite à ne pas trop se fier aux apparences : “C’est notre plus petit centre. Personne ne peut entrer à l’intérieur et donc toutes les familles doivent attendre dehors. La file est impressionnante, mais le nombre de bénéficiaires n’est pas bien supérieur à celui que nous observons habituellement. Nous sommes à la recherche d’un local plus grand. À Villeurbanne, nous avons la même difficulté.”Il vous reste 79 % de l'article à lire.
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