Baisse des aides au logement : quel impact pour les étudiants à Lyon ?

Le Gouvernement a annoncé le 21 juillet une baisse des aides au logement de 5 euros par mois. Ces allocations, dont bénéficient 6,5 millions des Français, profitent notamment aux étudiants, qui peinent à faire face aux loyers de plus en plus élevés des villes étudiantes. Dans la métropole lyonnaise, deuxième pôle universitaire de France, cette décision pourrait avoir un fort impact.

Les syndicats étudiants sont d'ores et déjà montés au créneau. La FAGE, dans un communiqué du 22 juillet, dénonce la volonté du Gouvernement "de s'en prendre au portefeuille des étudiants". Dans la quatrième ville étudiante de France, c'est près de 150 000 jeunes qui vont voir leur allocation diminuer dès le mois d'octobre. Pour Maud, présidente du GAELIS (groupement d'associations étudiantes lyonnaises, dont la FAGE), c'est autant d'étudiants qu’"il ne faut pas discriminer, avec une mesure qui n'a rien de positif sur le long terme". Elle revendique le caractère universel des APL et l'importance de cette aide : "Cinq euros, comme ça, ce n’est rien avec une vision extérieure, mais du point de vue d'un étudiant c'est important." Et ce, alors que "le logement représente plus de 50 % du budget mensuel d'un étudiant".

Même colère à l'UNEF Lyon, qui "appelle l'ensemble des étudiants à se mobiliser". Pour le syndicat, "ce n'est que le début des mesures libérales que Macron avait promises dans sa campagne". Chez eux, c'est le deux poids deux mesures du Gouvernement qui semble difficile à accepter : "Ils ont supprimé l'ISF et maintenant ils veulent faire des économies en abaissant les APL."

Un “coût réel pour les étudiants”

Asma, étudiante à Sciences Po Lyon, vit avec "500 à 600 euros par mois". Alors que le loyer mensuel moyen d'un étudiant lyonnais s'élevait à 508 euros à la rentrée 2016, l'équation paraît difficile à résoudre : "Cinq euros, ce n’est pas grand-chose, mais encore une fois le Gouvernement tape dans notre portefeuille alors que c'est déjà assez galère." Pourtant boursière, elle peine à joindre les deux bouts : "Je dois faire des petits boulots à côté pour pouvoir me payer à manger et de quoi faire face aux dépenses imprévues." Alors, en attendant, comme bon nombre d'étudiants, elle "cherche un travail pour l'été".

Cette mesure pourrait porter un nouveau coup à l'exécutif, déjà fortement critiqué la semaine dernière en raison de la crise avec l'armée. Une polémique de plus dont il se serait bien passé, alors qu'un nouveau sondage IFOP annonçait dimanche une chute de popularité de 10% pour Emmanuel Macron.

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