Dévoilé à Lyon vendredi, le baromètre des villes cyclables françaises a montré quelques lacunes lyonnaises en termes d'accessibilité aux cyclistes, sans pour autant dresser un mauvais bilan.
Beaucoup mieux qu'à Marseille, mais moins bien qu'à Strasbourg : les cyclistes lyonnais ne sont ni les plus à plaindre, ni les mieux lotis, parmi les grandes villes de ce baromètre. Il a été dévoilé hier à Lyon, dans le cadre du 18e congrès de la FUB (Fédération française des utilisateurs de bicyclette). Une large enquête menée auprès de plus de 113 000 cyclistes (dont 5 000 Lyonnais) a permis à la FUB d'établir un palmarès des villes où l'expérience du déplacement à vélo est la meilleure.
Parmi les 11 villes de plus de 200 000 habitants, la ville des Lumières arrive à la 5e place, avec un résultat de 3,28 sur 6 (les notes étant considérées comme "positives" à partir de 3,5/6). Entre 3,1 et 3,5/6, la ville de Lyon est donc considérée comme "moyennement favorable" aux vélos, d'après le barème de la FUB.
Strasbourg 1er, Lyon 5e
En tête, on retrouve Strasbourg (4,1), suivi de Nantes (3,71), Bordeaux (3,46) et Rennes (3,38). Les mauvais élèves sont plus au sud, avec Nice (2,59) et Marseille (1,98), onzième et dernier des grandes villes.
Le premier motif de satisfaction pour les associations lyonnaises de cyclistes réside dans la forte participation à cette enquête, l'une des plus larges jamais réalisée en France : "Ces résultats sont extrêmement intéressants pour améliorer la politique métropolitaine du vélo", se réjouit Joseph D'halluin, coprésident de Pignon sur rue.
Les cyclistes se sentent peu en sécurité
Les 26 questions auxquelles ont dû répondre près de 5 000 Lyonnais ont fait émerger un fort ressenti d'insécurité. Les problèmes de stationnement gênant des automobilistes et de la forte exposition au trafic routier sont beaucoup revenus chez les sondés. "Les incivilités des conducteurs de véhicules motorisés représentent un danger intolérable pour les usagers, surtout les plus vulnérables, a pesté Julien Mazille, coprésident de La Ville à vélo. Nous attendons une réaction à la hauteur de l'enjeu, à la fois de la part de la préfecture et de la police municipale".
Des points positifs émergent également de l'enquête de la FUB, réalisée à l'automne 2017. Les Lyonnais considèrent que "louer un vélo pour quelques heures ou pour plusieurs mois" est facile, à hauteur de 4,9/6. Et lorsqu'on leur demande si "les efforts faits en faveur du vélo par la ville sont importants", ou bien si "les itinéraires cyclables sont entretenus", la note est là encore encourageante (3,9/6).
"Il faut renverser la logique"
D'ailleurs, aucune des villes de l'agglomération lyonnaise n'a obtenu une meilleure note globale que Lyon, même si Villeurbanne (3,15), Bron (3,01) et Vénissieux (2,89), reçoivent une évaluation honorable. En revanche, les cyclistes ont un accueil "défavorable" à Tassin-la-Demi-Lune (2,28) et Caluire-et-Cuire (2,32). En Auvergne-Rhône-Alpes, le champion est Grenoble, évalué à 3,91 par ses usagers.
"La métropole doit se doter d'un véritable plan vélo qui aille encore plus loin que l'actuel Plan d'action mobilités actives. D'ici 10 ans, le territoire doit être doté d'un réseau avec des axes structurants, confortables et rapides, exige Fabien Bagnon, coprésident de Pignon sur rue, pour progresser encore et atteindre le podium des grandes villes françaises. Nous devons voir plus de cyclistes, (...) plus d'enfants, plus de seniors. Il faut renverser la logique : la voiture est encore favorisée par rapport à tous les autres modes."