Le président de la Commission européenne considère, à propos de notre refus de remettre en cause l’“exception culturelle”, que nous sommes réactionnaires.
Nous avons lutté contre et l’avons même emporté, au moins provisoirement, mais il a parfaitement raison. L’exception culturelle maintient à flot, en les soutenant artificiellement à force de subventions, des “créateurs” souvent conformistes et dénués d’imagination. On tourne en France chaque année plus de 200 films, on y édite des milliers de romans nouveaux. Par charité, ne citons aucun nom, mais que chacun s’interroge, qu’il dresse sa liste de grands cinéastes, de grands écrivains français vivants… Alors ?
Réciproquement, les pays qui ne bénéficient pas du régime de l’exception culturelle seraient-ils privés de culture ? “L’exception culturelle, mon cul”, aurait pu dire Zazie – pas la chanteuse –, l’héroïne de Raymond Queneau qui était actif avec succès bien avant l’instauration de l’exception culturelle. Celle-ci représente le paradigme français par excellence, qui rejoindra fatalement au cimetière des idées reçues et recrues les intermittents du spectacle, la retraite par répartition, nos droits acquis…
Peu importe qui est au pouvoir, la gauche ou la droite, nous avons raison contre tous, nous sommes accrochés à nos certitudes, à notre refus viscéral de nous adapter et de nous remettre en question. Des réactionnaires, a dit Barroso.