L'étude sur le coût de la vie étudiante publiée par le syndicat plutôt marqué à gauche, l'UNEF, est dénoncée comme étant une "enquête pifométrique" à visée électoraliste par l'UNI, leurs homologues à sensibilité de droite.
Le coût de la vie étudiante continue d'augmenter. Oui, mais de combien exactement ? Selon la 14e enquête menée par le syndicat étudiant UNEF, le coût de la vie des étudiants enfle de 1,31 % pour l'année 2018/ 2019.
À Lyon, l'augmentation concerne à la fois les transports en commun et les loyers, ce qui la classe parmi les huit villes de France a cumuler. Pour le logement, il faut désormais compter 525 euros en moyenne par mois, ainsi que 318 euros pour une année d'abonnement TCL (l'année dernière, la moyenne du prix des loyers établis par l'UNEF était de 511 euros et l'abonnement TCL annuel à 315 euros). À cela s'ajoute une taxe d'habitation de 198,21 euros en moyenne à Lyon et des repas dans les restaurants universitaires à 4,45 euros. Les frais d’inscription en licence auraient également augmenté de 76 euros au niveau national. Deux possibilités s'offrent ainsi aux étudiants : la dépendance familiale ou le salariat étudiant.
Après avoir déduit toutes les aides possibles (bourses sur critères sociaux, aide personnalisé au logement, etc.), l'UNEF estime qu'un étudiant devra payer 837,72 euros pour vivre dans une ville comme Lyon.
"Surenchère démagogique" selon l'UNI
Un chiffre qui n'a pas convaincu un autre syndicat étudiant : l'UNI. Plutôt marqué à droite, le syndicat a lu entre les lignes de l'annexe de cette enquête et ne s'est pas privé de dénoncer dans un communiqué une "enquête pifométrique afin de faire croire à une inexorable inflation du budget des étudiants". Dans le tableau annexe, il est ainsi inscrit que les dépenses mensuelles d'un étudiant non boursier de plus de 20 ans et n'habitant pas en colocation s'élèvent à 1 126,52 euros dans une grande ville.
Un chiffre que l'UNI met en parallèle avec celui de l'observatoire de la vie étudiante, qui évoque plutôt une moyenne de 684,50 euros. "On peut se demander si l'objectif de l'UNEF est bien de rendre compte de la réalité vécue par les étudiants, ou bien simplement de leur faire peur à des fins électorales", écrit le syndicat, réclamant au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche la mise en place d'un " véritable indicateur des coûts réels de la rentrée étudiante afin de mettre fin à la surenchère démagogique". Une demande qui n'a pour l'heure pas fait l'objet d'un retour de la part du ministère.