Depuis le 1er juin, les employés de LDLC peuvent bénéficier d’un congé postnatal de 20 semaines. (© Tim Douet)

Bébés sans bras dans l'Ain : le Remera en Allemagne après de nouveaux cas

Emmanuelle Amar, la directrice du Remera, à l'origine des révélations sur les bébés sans bras nés dans l'Ain se rendra sur place pour apporter l'expertise de son registre.

La problématique des naissances de bébés sans bras n'est pas qu'hexagonale. En septembre dernier, trois nouveau-nés sont venus au monde avec cette malformation à Gelsenkirchen en Allemagne. En tout, selon le journal Bild, une trentaine de cas ont été recensés outre-Rhin. Emmanuelle Amar, la directrice du Registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera), qui a dévoilé le scandale des “bébés sans bras” dans l’Ain, va se rendre sur place dans les prochains jours pour apporter l'expertise de son registre. “Il s’agit là aussi de cas groupés. Cela confirme notre intuition. Ce problème ne peut être exclusivement français”, explique-t-elle à Lyon Capitale. Le registre régional travaille depuis 2011 sur ces cas de bébés nés avec des malformations. (Lire notre enquête : Scandale sanitaire dans l’Ain : pourquoi des enfants naissent sans main ?)

La toujours difficile recherche de financements

Menacé de fermeture faute d'argent à l'automne 2018, le Remera continue de se maintenir à flot grâce au financement de l'Agence régionale de santé (ARS). Mais Emmanuelle Amar regrette toujours de ne plus être soutenue par le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes (lire ici) : “Cela occasionne un trou de 70 000 euros dans notre prévisionnel. On commence l'année avec un point d'interrogation sur le bouclage du budget. Mais on est qu'au mois de janvier et on espère que d'autres collectivités, comme la ville de Lyon ou la métropole de Lyon, viendront financer un outil qui relève de leurs prérogatives de sécurité et de santé publique”.

Une publication scientifique prochainement

Une étude importante sur les bébés sans bras nés dans l'Ain va prochainement être publiée par le Remera dans une revue scientifique. Cette publication, couplée à la plainte avec ouverture d'une enquête préliminaire en novembre dernier dans l'Ain, devrait faire avancer la recherche sur les causes de l'apparition de ces malformations. Ce que le Remera ne peut pas faire seul. “Cette étude confirme l'existence d'un réel excès de cas dans l'Ain. Elle s’attache à rétablir la réalité scientifique des faits. Pour les causes, il faudra l'apport de toxicologues, ce que nous ne sommes pas. Mais à partir du moment où l'on établit la réalité d'un phénomène, on peut se dire que l'enquête aura lieu alors que jusqu'ici, aucune n'a été menée dans l'Ain”, explique la directrice du registre des malformations. En 2018, le Remera a tout de même proposé sept pistes sur l'origine de l'agent responsable des malformations congénitales, pour orienter les enquêtes et études sur la recherche des causes d'apparition de ces problèmes dans l'Ain, le Morbihan et en Loire-Atlantique.

Emmanuelle Amar “génée”par la proposition de Légion d'honneur de Mélenchon

Le 4 janvier dernier, Jean-Luc Mélenchon a demandé la remise d'une Légon d'Honneur à Emmanuelle Amar. La chercheuse a confié avoir été “gênée” par cette proposition du député de la France insoumise. “S’il dit ça pour notre travail sur les bébés sans bras, alors il faut donner cette distinction à toute une équipe dont je n'ai fait que porter le travail”, a-t-elle simplement répondu.

“Il y a des pressions sur la santé publique” – Emmanuelle Amar

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