Bébés morts : “Les fabricants doivent être responsables”

D'après la députée européenne Michèle Rivasi (EELV), dans l'affaire des nourrissons morts à l'hôpital de Chambéry, la responsabilité du fabricant doit être pointée du doigt.

Mardi 7 janvier, le laboratoire Marette de Courseulles-sur-Mer (Calvados) a envisagé des "recours" en justice contre la décision de suspension de son activité, demandée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Le laboratoire qui a commercialisé les poches alimentaires incriminées dans la mort de trois bébés à la maternité de Chambéry "se réserve toute faculté d'engager un recours devant les juridictions administratives", selon son avocat, Me Matthieu Lemaire.

“Quand le fabricant livre ses poches, il faut qu’il en garantisse la non-nocivité”

Pour Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, il est indispensable de revoir le système des responsabilités tout au long de la chaîne médicale : "Tout le monde se renvoie la balle et personne ne veut assumer la responsabilité de l'accident : ni le fabricant du produit suspecté ni l'entreprise qui fournit les poches, souligne-t-elle. Quand le fabricant livre ses poches, il faut qu'il en garantisse la non-nocivité. Pour moi, les fabricants doivent être responsables. À ce titre, dans le cadre des négociations au Parlement européen sur le nouveau règlement encadrant les dispositifs médicaux, j'avais proposé qu'en cas d'accident ce soit le fabricant qui soit tenu pour responsable en dernier ressort." À Strasbourg, lors du vote, l'amendement n'avait pas été retenu.

Sur 10 poches alimentaires analysées, 6 se sont révélées contaminées

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a suspendu la production du laboratoire Marette mardi 7 janvier et annoncé la mise en quarantaine des stocks tenus pour responsables du décès de trois nourrissons les 6, 7 et 11 décembre derniers. D'après l'Institut Pasteur, sur 10 poches alimentaires analysées, 6 se sont révélées contaminées par une puissante bactérie. Le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, a annoncé lundi 6 janvier l'ouverture d'une information judiciaire pour "homicides et blessures involontaires" et "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

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