Dans l'affaire des "bébés sans bras", Santé Publique France, en charge de la veille sanitaire du pays, n'aime pas toujours que l'on réponde à Lyon Capitale. Explications.
Ce mardi matin, un communiqué de presse du ministère de la transition écologique et solidaire est tombé pour présenter le premier point d'étape de l'enquête croisée de Santé publique France, l'agence de veille sanitaire du pays, et de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation).
Nous avons passé un coup de fil à Emmanuelle Amar, la directrice du Remera (registre des malformations en Rhône-Alpes) qui a donné l'alerte dans l'Ain. La lanceuse d'alerte lyonnaise a salué le travail fait depuis que la ministre de la santé s'est saisie du sujet, fin octobre.
Dans la discussion, Emmanuelle Amar nous a dit avoir reçu, le 31 janvier dernier, une lettre recommandée de Santé publique France lui reprochant d'avoir parlé à Lyon Capitale de trois cas de bébés nés sans bras identifiés près de l’Étang de Berre à Marseille (information que la presse nationale a reprise dix jours plus tard). Une généticienne qui travaille au centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal de l’hôpital de la Timone, à Marseille, avait contacté le Remera (Registre des malformations en Rhône-Alpes) et sa directrice Emmanuelle Amar, pour signaler des soupçons de cluster (c’est-à-dire de “regroupement inhabituel d’un problème de santé dans un espace géographique et dans une période de temps donnés”) de malformations congénitales autour de Marseille.
Apparemment, il n'est pas au goût de l'autorité sanitaire française qu'Emmanuelle Amar parle à Lyon Capitale, et à la presse en général. Dès le lendemain de la réception du courrier de Santé publique France, la directrice du Remera a répondu à l'envoyeur en disant que c'était Lyon capitale qui l'avait contactée et pas l'inverse - ce que nous confirmons - et qu'elle répondrait toujours à Lyon Capitale et à la presse.