Pierre Bérat, délégué du comité municipal de Lyon du parti Horizons, est l'invité de 6 minutes chrono.
Nommé responsable du parti d'Edouard Philippe à Lyon, Pierre Bérat, ancien conseiller municipal LR lors du précédent mandat, en appelle à une union, sur le périmètre de l'actuel gouvernement, pour faire barrage aux écologistes en 2026. "Un deuxième mandat aurait pour conséquence qu'on serait une ville au plan économique beaucoup moins attractive et on en verrait les effets avec des entreprises qui seraient allées s'installer un peu plus loin ou moins d'entreprises qui seraient venues s'installer. Un tourisme qui aura été bridé donc on pourra moins compter sur le tourisme. Des transports où on va continuer à asphyxier la ville, fermer les accès (...) Lyon n'est pas une petite ville moyenne, on est une métropole, on est la deuxième métropole de France. On ne peut pas se permettre ce type de politique", pointe-t-il.
La retranscription intégrale de l'entretien avec Pierre Bérat
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale, aujourd'hui nous accueillons Pierre Bérat. Vous venez d'être nommé délégué du parti Horizons, le parti d'Edouard Philippe. Ça veut dire quoi cette fonction, qu'on se projette déjà du côté d'Edouard Philippe et de son parti Horizon vers les élections municipales de 2026, il y a cet objectif finalement en filigrane ?
La première raison c'est que les comités municipaux c'est la structure de base. Depuis que Horizons existe, il s'est structuré par des comités municipaux à la différence d'autres partis qui étaient basés sur les circonscriptions législatives, donc c'est la structure de base mais très importante parce que c'est à ce niveau-là que Edouard Philippe souhaite qu'on anime le débat et qu'on arrive au contact de la société. Donc voilà, c'est la première raison, après bien évidemment on va rentrer maintenant dans une phase électorale de préparation des élections territoriales...
Peut-être même permanente si jamais il y a des législatives entre-temps.
On jouera notre rôle comme on l'a joué lors des dernières élections, on a été très présent dans les différentes circonscriptions à Lyon et autour de Lyon, bien sûr que pour toutes les élections on sera présent mais c'est vrai qu'on y reviendra sans doute après. Il y a un travail à faire sur le projet et c'est bien évidemment dans ce comité municipal qu'on va travailler sur le projet pour Lyon et pour la métropole.
Mais avec quelle idée à terme ? C'est de présenter un candidat à l'élection municipale à Lyon, aux élections métropolitaines ou ça va forcément passer par un rassemblement avec d'autres partis ?
Je crois qu'aujourd'hui, si on regarde les choses de façon pragmatique et le pragmatisme ça nous caractérise assez, c'est qu'il faudra forcément une alliance entre les différentes forces politiques qui veulent une autre conception de la métropole et une autre conception de Lyon. Donc oui, ça sera un accord entre plusieurs formations. Comme on vient de le dire, je pense qu'au plan de la méthode, il y a deux choses qui à mon avis sont importantes, la première c'est le projet, c'est-à-dire que la solution ce n'est pas de se dire on va être contre et uniquement contre ce qui se fait aujourd'hui et dans une situation d'opposition en agglomérant tous ceux qui seraient contre sans projet, donc il y a une première chose à faire qui est de travailler sur le projet.
Et pour vous le projet doit se construire sur quelle priorité ?
Je voulais dire, le deuxième élément de la méthode c'est qu'aujourd'hui, quand vous regardez le paysage politique, personne n'est en position d'imposer ses choix, de dire c'est moi, c'est mon parti qui doit avoir le leadership, donc il faudra que ces formations politiques qui se reconnaîtront dans ce projet à construire acceptent de travailler ensemble et ne soient pas dans une position impérialiste. Sur le projet, je pense qu'il faut arriver à rebooster Lyon et à réenchanter Lyon parce qu'aujourd'hui c'est quand même chronique d'une évolution grenobloise annoncée ce qui se passe sur Lyon et si on fait le parallèle avec ce qui s'est passé sur Grenoble, malheureusement les effets vont se produire de façon un peu décalée dans le temps mais les fermants de ce déclin sont là avec la politique de cette alliance gauche-extrême donc il faut trouver le moyen de rebooster Lyon et de le réenchanter sur plusieurs dimensions. Bien sûr la question des déplacements, on voit bien qu'aujourd'hui cette question est très mal abordée parce qu'elle est abordée de façon très idéologique.
Mais Grenoble, les habitants sont demandeurs, enfin ils en redemandent puisque Éric Piolle avait été réélu assez facilement.
C'est bien à dessein que j'ai pris cet exemple c'est si on ne fait pas attention, si on n'arrive pas à faire passer le message aux habitants qu'il y a un risque important de reconduire une telle équipe, il peut se passer ce qui s'est passé sur Grenoble parce que c'est la politique, c'est quand même du temps long donc les mesures qui se prennent elles produisent des effets à 3, 4, 5 ans. Un deuxième mandat aurait pour conséquence qu'on serait une ville au plan économique beaucoup moins attractive et on enverrait les effets avec des entreprises qui seraient allées s'installer un peu plus loin ou moins d'entreprises qui seraient venues s'installer. Un tourisme qui aura été bridé donc on pourra moins compter sur le tourisme. Des transports où on va continuer à asphyxier la ville, fermer les accès. Regardez ce qui s'est passé, je vous la photo derrière vous ce samedi avec des gens à qui on a demandé de faire demi-tour parce qu'ils arrivaient à Lyon et que la situation à confluence était complètement bloquée. On va avoir dans quelques jours la fermeture de l'avenue Roosevelt dans le 8ème à l'arrivée des HCL dans un sens alors que c'est l'accès principal depuis l'est de l'agglomération. Ces politiques dont on voit bien, ce plan d'ensemble qui doit exister quelque part pour verrouiller la ville à des fins idéologiques sur les déplacements dans quelques années, je pense que si ça continue longtemps comme ça, ça va vraiment faire baisser Lyon en tant que métropole. Et Lyon n'est pas une petite ville moyenne, on est une métropole, on est la deuxième métropole de France. On ne peut pas se permettre ce type de politique.
Vous évoquiez vos peut-être futurs alliés. C'est un périmètre finalement auquel vous réfléchissez qui doit probablement coller à celui de la majorité actuelle, enfin la majorité toute relative à l'Assemblée nationale. On retrouve les républicains dont vous êtes vous un ancien membre, l'ancienne majorité présidentielle avec Renaissance, avec Horizons, avec le MoDem. Qu'est-ce qui vous permet de vous dire que localement vous arriverez à vous mettre d'accord alors qu'on voit bien qu'en plus nationalement vous êtes d'accord sur pas grand chose ?
Alors si vous voulez qu'on parle de la situation nationale, je pense qu'il faut d'abord dire que la situation est très critique, que le pays est dans une situation très critique et qu'aujourd'hui ce qu'il impose c'est que chacun fasse preuve de responsabilité. Et dans le cas de ce qui est l'espace central à l'Assemblée, je parle d'espace parce qu'effectivement aujourd'hui ce n'est pas un bloc quand on voit les difficultés à le structurer. Mais le mérite de Michel Barnier c'est d'essayer de structurer cet espace central et c'est ce qui doit occuper tout le monde. Et moi je fais partie de ceux qui disent mettez vos lignes rouges dans votre poche et pensez plutôt à construire, à stabiliser le pays, à ce qu'on redonne une perspective au pays. Donc c'est ça qu'il faut arriver à faire. Et je pense que d'ici quelques semaines les petites musiques identitaires pour que chacun se rappelle qu'il existe seront passées et que chacun verront la nécessité de travailler en collectif autour de Michel Barnier. Et je pense que c'est la bonne personne au bon moment pour cela. Je fais même partie de ceux qui pensent que ça aurait dû se passer dès 2022. D'ailleurs qu'aujourd'hui vous nous dites on est très divisé. Je ne pense pas tant que ça. Quand vous regardez les grands enjeux nationaux, on n'est pas si divisé que ça et si loin que ça sur les grandes positions. Chez LR il y a eu la clarification en Ciotti. C'est à dire que vous me parlez de mon départ de LR. Depuis effectivement je constate qu'il y a une partie qui a quitté LR. Qui pouvait être celle avec laquelle j'avais le plus de plus de difficulté. Donc je pense qu'aujourd'hui dans ce qui fait cet espace central, les différences ne sont pas si énormes que ça. Compte tenu ce que sont les enjeux de la France, je pense qu'on peut arriver à travailler ensemble. Et c'est encore une fois un devoir de responsabilité.