Les modes doux sont peu utilisés en France quand on compare avec les voisins européens. En cause, l’aménagement urbain pour les modes doux. La transition cyclable est encore loin de faire des miracles. À Lyon, les choses évoluent, tant bien que mal.
Jeudi dernier, CitéGreen lançait son programme de “gamification” pour inciter les abonnés Vélo'v, et les autres, à utiliser plus souvent le vélo. Une manière ludique d'encourager les Lyonnais à pédaler quand on sait que seulement 2,5 % utilisaient le vélo quotidiennement en 2006. Aujourd'hui, selon Gilles Vesco, conseiller délégué du Grand Lyon, ce chiffre serait monté à 8 % sur Lyon - Villeurbanne, 5 % sur le territoire Grand Lyon. C'est plus que la moyenne française (5 %) mais bien moins que nos voisins les Danois, Hollandais ou Allemands.
Une histoire politique qui n’a pas encouragé la bicyclette
Un problème d'aménagement ? Très certainement. La politique française y est pour quelque chose. Le déclin des modes doux après les Trente Glorieuses ne s'est pas arrêté dans les années 1970, comme chez beaucoup de nos voisins. La France devait être automobile ou ne serait pas.
Et maintenant ? On revient, on bataille pour rattraper le retard et surtout inciter un changement dans les mentalités. C'est là que l'aménagement et l'urbanisme interviennent en faveur d'une politique modes doux.
Aménager la ville, le salut des cyclistes
Le Grand Lyon a pour objectif, à l'horizon 2020, selon Gilles Vesco, d'arriver à 1 000 km environ de pistes cyclables sur son territoire. Aujourd'hui, il reste à peu près 400 km à faire. "C'est un combat au quotidien, confie le conseiller délégué, et il y a deux freins à l'utilisation du vélo : la peur de l'accident et la peur du vol." De l'importance des pistes cyclables et des parcs sécurisés mis en place sur Lyon. La carte ci-dessous montre les objectifs du Grand Lyon.
Copenhague, par exemple, l'avait bien compris, il y a près de 40 ans : ils se rapprochent de la barre des 50 % d'utilisation quotidienne. Elle devrait être atteinte vers 2020. Au feu rouge, il faut voir la bataille du démarrage en pleine pédale. Ils ont leur Tour de France tous les jours. Reste à parier, maintenant, sur les prochaines années : si la politique de la ville fonctionne, les vélos devraient arriver de plus en plus dans la circulation. Pari lancé. À vos bicyclettes.
Il faut multiplier les pistes cyclables en site propre. Les simples bandes cyclables tracées sur la chaussée permettent aux élus d'augmenter le nombre de km, mais elles servent trop souvent de desserte pour des automobilistes peu scrupuleux. Les espaces partagés avec les bus sont également une solution intéressante quand ils sont élargis. Généralement, ces espaces sont bien respectés, du moins en journée.
La plus mauvaises idees du monde: avoir mis les velos dans certains couloir bus, d ailleur certains velo peu scrupuleux confondent les couloir bus et leur piste juste a coté... De plus une sensibilisation aux dangers, ne leur ferait pas de mal: casque audio, feux rouges, sens interdit, trottoir, telephone... Ont ils seulement consciensent qu ils s exposent a des infractions du code de la route, pouvant entrainer une amende ( sans retrait de point)?
Le déplacement en vélo correspond à une évolution positive de la société ; moins de dépenses liées à l'automobile, moins de pollution...elle nécessite un investissement plus fort de la collectivité en faveur de l'aménagement de vraies pistes cyclables pour pacifier les déplacements. Elle nécessite également que les cyclistes adoptent un comportement plus respectueux des piétons et du code de la route. Les déplacements ne doivent pas être une lutte pour le partage de la chaussée ou du trottoir.
Oui, il y a encore à faire en termes d'aménagements cyclables. MAIS, la dynamique est bonne côté Grand Lyon et excellente côté utilisateurs (+ 34 % de vélos entre juin 2014 et juin 2013 !!! Une véritable Vélorution est en cours. Oui, il faut un partage de la voirie: en 2014, sur Lyon 60 % de l'espace urbain est dévolu à l'automobile alors qu'elle représente que 47 % des déplacements (chiffres 2006...). La redistribution de l'espace au profit des autres modes (marche, vélo, TC) doit s’accélérer !