Tout comme le MRAP, la Ligue des Droits de l'Homme de Villeurbanne s'est émue, vendredi, de l'expulsion du camp de Roms de Bron où vivaient 120 personnes dont la moitié d'enfants, alors que la décision avait été mise en délibéré par le juge au 5 septembre. (Article actualisé le 12 août à 12h22)
"La Préfecture aurait dû tenir compte de la décision judiciaire prise par le Juge des Référés qui prime au niveau du droit sur l’exécution d’un simple arrêté préfectoral", et attendre sa décision mise en délibéré au 5 septembre avant d'expulser le camp de Roms installé dans de petites maisonnettes en bois, derrière l'Hôpital Femmes mère enfant de Bron à laquelle les forces de police ont procédé vendredi dernier. Telle est la position exprimée vendredi soir par la section de Villeurbanne de la Ligue des Droits de L'homme.
"Quelle était donc cette urgence qui a motivé (...) d’expulser dans un délai de 48h, le camp de Roms qui s’était constitué derrière l’hôpital femme-mère-enfant (...) ? Si le danger réel de cette installation était avéré, comment le juge du TGI, siégeant le 21 juillet, a-t-il pu mettre en délibéré jusqu’ au 5 septembre la décision concernant l’assignation des familles roms concernées ?", s'interroge son représentant local dans un communiqué.
"Ces familles réduites à l’errance"
"La Ligue des Droits de l’Homme ayant pu constater l’organisation qui s’était mise en place dans ce camp, est scandalisée de voir cette socialisation détruite et une fois de plus ces familles réduites à l’errance, leurs pauvres abris détruits avec une violence proche du sadisme" estime-t-elle.
Son représentant se demande "quelle a été la portée de la circulaire d’août 2012 préconisant l’établissement de diagnostics destinés à aider les Roms à s’intégrer dans notre société, (....) jamais mise en application réelle par la Préfecture du Rhône, lors des innombrables expulsions réalisées sur l’agglomération lyonnaise !".
Rappelons que l'arrêté d'expulsion pour le bidonville de Bron a été signé le 5 août par Stéphane Rouvet, préfet délégué à la sécurité et la défense dans le Rhône, et appliqué trois jours après par les forces de police, le 8 août. Le juge du tribunal de Grande Instance avait lui mis sa décision en délibéré au 5 septembre concernant l'illégalité de l'occupation du terrain par les familles roms.
Ces manifestations d'autorité et ces évacuations brutales me font aspirer à voir arriver à la tête du Pays, de l'Assemblée nationale, du Sénat, de la region Rhône Alpes, du Grand Lyon et de la ville de Bron des élus de gauche, et portant des valeurs de gauche : solidarité, fraternité, compassion, etc... Peut être, un jour ? Ou bien, je rêve ?
Il ne s'agit ici que de garantir la sécurité des citoyens hospitalisés (les Roms se promènent librement dans l'hôpital, présence de nuisibles dans le camp et à proximité), l'emploi (l'hôtel IBIS a perdu 15% de taux d'occupation en juin), et des ROMS eux-mêmes (proximité d'une installation électrogène, périphérique).
Et pouvez vous nous dire quel(s) lieu(x) sécure(s), sain(s), et dépourvu(s) de tout nuisible a(ont) été proposé(s) à ces gens, en lieu et place des pauvres abris qu'on leur a démolis sur ce terrain ? Quand on sait qu'à Bron, même de futurs 'éco-quartiers' seront construits au bord du boulevard L. Bonnevay (à l'emplacement de la caserne de gendarmerie), veiller à éloigner les Roms des dangers du périphérique est faire montre d'une sollicitude touchante.