Après avoir menacé de démissionner si le musée Guimet venait à être vendu par la Ville, l’adjointe à la Culture, Nathalie Perrin-Gilbert, a dévoilé en conseil municipal son plan pour ce bâtiment emblématique de Lyon fermé depuis 2007.
Quinze jours après avoir dénoncé avec fracas la proposition de l’adjoint chargé du patrimoine, Sylvain Godinot, de céder au plus offrant le musée Guimet, l’adjointe à la culture n’a visiblement toujours pas digéré cette hypothèse. L’élue de la majorité qui a mis sa délégation dans la balance sur ce sujet est largement revenue sur l’avenir du bâtiment du 6e arrondissement en ouverture du conseil municipal jeudi 28 septembre.
"Guimet ne doit pas replonger dans un sommeil de plusieurs et longues années, au risque que le lien avec les Lyonnais finisse par se dissoudre"
Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la culture de Lyon
Le plan de l’adjointe à culture pour redonner vie au musée fermé depuis 2007 repose sur deux phases. Le premier consisterait à proposer une "réouverture provisoire", sur le principe de ce qui avait été fait en 2022 lors de la Biennale d’art contemporain et en 2023 à l’occasion de l’exposition Obey. Deux événements qui avaient accueilli des "dizaines de milliers de Lyonnais", rappelle Nathalie Perrin-Gilbert, qui insiste sur la nécessité de "ne pas replonger Guimet dans un sommeil de plusieurs et longues années, au risque que le lien avec les Lyonnais finisse par se dissoudre".
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Une exposition avec le Centre Pompidou
La sécurisation du bâtiment, laissé à l’abandon pendant de nombreuses années, étant coûteuse, l’adjointe à la culture propose de "s’appuyer sur des structures qui ont la force de répondre, comme le Musée d’art contemporain (Mac) et la Biennale d’art contemporain". Pour mémoire, en 2022, en amont de la Biennale, la Ville avait déjà dû débloquer 500 000 euros pour rafraîchir le site avant sa réouverture.
Dès le printemps 2024, une Biennale des Enfants pourrait ainsi y voir le jour, en lien avec le Mac et le Musée des Beaux-Arts en amont de la Biennale d’art contemporain. L’année suivante, en 2025, l’élue souhaiterait y installer une exposition en partenariat avec le Centre Pompidou de Paris. L’occasion de créer "un musée sentimental qui mêlerait nos collections lyonnaises et parisiennes et rendrait hommage à l’âme de ce lieu et de son fondateur Emile Guimet".
Faire de Guimet un centre de la photographie
"Pour la suite", et une réouverture pérenne du musée Guimet, Nathalie Perrin-Gilbert n’a pas abandonné son projet d’en faire un haut lieu de la photographie. "Nous devons redonner vie à cet héritage commun que constitue Guimet et ainsi que le voulait son fondateur, l’ouvrir aux différents langages, en faire un outil de compréhension artistique du monde. La photographie a toute sa place dans ce lieu. Plus que d’accueillir des expositions de photo, [il faudrait] en faire un lieu de pratique de l’image à Lyon avec des chambres noires qui accueilleraient des enfants, des collégiens, des lycéens. Apprendre aux enfants l’argentique, à regarder leur environnement", détaille l’adjointe à la culture.
"J’attend [...] simplement que vous donniez l’occasion à votre adjointe, vos adjoints, de se projeter sur le devenir complexe mais possible du musée Guimet"
Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la culture de Lyon
Une nouvelle sortie calme, mais qui avait tout d’une clé de bras faite au maire de Lyon, Grégory Doucet, et à Sylvain Godinot. En atteste cette dernière petite phrase lâchée par l’élue : "je n’attend pas une réponse immédiate à ma demande, simplement que vous donniez l’occasion à votre adjointe, vos adjoints, de se projeter sur le devenir complexe mais possible du musée Guimet". L’adjoint au patrimoine, qui n’avait guère goûté les déclarations de l’ancienne maire du 1er arrondissement, faites dans nos colonnes le 14 septembre, n’a cette fois pas bronché.
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NPG tient-elle le cordon de la bourse ? Comme avait dit un autre " C'est pas cher, c'est l'état qui paye". "2022 lors de la Biennale d’art contemporain et en 2023 à l’occasion de l’exposition Obey" Pas ce qui avait de mieux. Parfois il vaut mieux démissionné !