L'INSEE a publié jeudi 8 juillet un bilan économique régional pour l'Auvergne-Rhône-Alpes. Un état des lieux qui permet de mesurer l'impact de la crise sanitaire, en chiffres.
L'arrivée du COVID-19 a figé l'économie française pourtant marquée par un dynamisme croissant l'année précédente. À l'échelle nationale, c'est une récession brutale de la croissance économique, avec une baisse de 8% du PIB en 2020. La même année, la moyenne dans la zone euro est de -6,7%. L'Institut national des statistiques dresse un tableau économique fortement dépendant des confinements successifs et des restrictions sanitaires.
L'emploi salarié enregistre une baisse de 1,7% dans la région Auvergne-Rhône-Alpes sur l'ensemble de l'année. Cette diminution du nombre de travailleurs concerne particulièrement le domaine privé, avec -2,4% de salariés au total. À la fin de l'année, on compte un peu plus de 3 millions de salariés dans la région.
Le couperet est tombé en mars 2020, et les restrictions de fin d'année n'ont pas arrangé la situation: la fermeture des stations de sports d'hiver et l'arrêt de la plupart des activités hivernales en ont été d'autant plus âpres pour la Savoie et la Haute-Savoie. Ils endurent respectivement une baisse de 18,4% et de 9,5% dans les employés du secteur tertiaire marchand sur l'année. Les courageux randonneurs en raquette de décembre, assidus visiteurs de leur commune favorite, n'ont pas suffi à amortir les conséquences désastreuses de la crise sanitaire.
Cette baisse de l'emploi se réfléchit dans la hausse du chômage: 6,1% de chômeurs en plus sur l'année, en Auvergne-Rhône-Alpes. On retrouve en miroir la Savoie et de la Haute-Savoie, avec les chiffres les plus hauts des 12 départements régionaux; 13% de chômeurs supplémentaires en Savoie, 15,5% en Haute-Savoie.
Au total, la moyenne régionale se maintient en deçà de celle de la France : 7% contre 8% de chômeurs. Mais si l'on ne regarde que les catégories A, c'est-à-dire les personnes sans-emploi en recherche active, l'Auvergne-Rhône-Alpes est en difficulté: 9,8% de chômeurs additionnels, contre 7,5% en France.
Le tourisme et les transports touchés de plein fouet
Vols suspendus, interdictions de déplacement... le secteur des transports est l'un des plus accidentés par les restrictions sanitaires. Le trafic aérien a chuté de 68,5% en Auvergne-Rhône-Alpes, un recul historique, avec seulement 4 millions de passagers transportés à l'année. En 2019, le nombre d'usagers était de 12,8 millions (Insee), le nombre le plus élevé jusqu'alors.
Le secteur du tourisme a été lui aussi l'un des plus fortement heurtés; même si les établissements hôteliers n'ont pas été contraints de fermer leurs portes, ils dépendaient des autres restrictions, en corrélation avec la fréquentation des transports. Les hôtels, beaucoup plus touchés que les campings, ont vu leurs réservations chuter de 38%. Ces derniers n'accueillent en effet pas de tourisme d'affaire. "Il est également probable que ce mode d’hébergement en plein-air se soit révélé plus rassurant pour les touristes", écrit Thierry Geay dans le rapport de l'Insee.
L'entrepreneuriat conserve son énergie et survole la crise
La création d'entreprises, très dynamique ces dernières années, a su quant à elle dépasser la neurasthénie première, liée au confinement de mars 2020. Sur l'année, la région enregistre une hausse de 3,2% de l'entrepreneuriat, soit plus de 100 000 sociétés supplémentaires. Cette progression correspond surtout au microentrepreneuriat. Ce statut permet de bénéficier de la gratuité de la création d'une entreprise, constituée d'un seul et unique employé. Les entreprises individuelles sont quant à elles en grande baisse.
Ces générations d'entreprises ne concernent pourtant pas le Rhône. Alors que le département concentre à lui seul un tiers des créations régionales, la création d'entreprises a baissé d'1% sur l'année.
Au total, c'est en région Auvergne-Rhône-Alpes qu'un huitième des entreprises françaises se sont établies en 2020.
En quittant le gouvernement Macron/Philippe, Gégé avait bien prédit l'hubris.
Il a surtout fui avant la crise des Gilets Jaunes qu'avait sûrement dû prévoir les services secrets intérieurs.