Biovision : à quoi ça sert ?

Que peut-on attendre de cette grande messe controversée sur les sciences du vivant ?

On y attend une brochette de 11 prix Nobel, la directrice de L'OMS, le directeur général de l'Unesco, l'ancien ministre de la santé Bernard Kouchner ... Du 11 au 14 mars, au Palais des congrès de Lyon, doit se dérouler la cinquième édition du forum international Biovision. 4000 scientifiques, industriels et représentants de la société civile sont invités à dialoguer sur l'apport des Biotechnologies face à des grands enjeux du millénaire en matière de santé et d'environnement. Comment éliminer la faim dans le monde ou donner un accès aux vaccins pour tous, seront quelques uns des thèmes abordés. Derrière ces intitulés très généreux et le vocable nébuleux pour le grand public de biotechnologies, il s'agit en réalité d'aborder des sujets éminemment sensibles. Car si les percées scientifiques dans le domaine des sciences du vivant suscitent beaucoup d'espoir comme la création de nouveaux vaccins, d'autres provoquent des inquiétudes voire une défiance à l'égard des industriels. C'est notamment le cas pour les OGM, les pesticides ou la thérapie cellulaire... Face à ces sujets qui divisent, les promoteurs de Biovision entendent instaurer un dialogue entre scientifiques, industriels et société civile afin de dégager des recommandations communes. Pour ces détracteurs, Biovision est surtout un outil de propagande pour les biotechnologies. "On y participe pour faire entendre notre point de vue mais on n'est pas dupe", explique Arnaud Apoteker, de Greenpeace France. "La logique de profit prédomine à celle du sauvetage de l'humanité, biovision est un espace de business", lance Bernard Maury du collectif lyonnais qui organise un contre forum à Biovision.

Quid des débouchés
De fait, à la convention parallèle Biosquare, on y va pour faire des affaires. Et les collectivités locales, le Grand Lyon en tête, qui financent à hauteur de 45 % , le budget de 5,2 millions de francs de Biovision entendent tirer leur épingle du jeu*. Au forum, Gérard Collomb, le président de la communauté urbaine, jouera d'ailleurs les VRP, un bureau lui a été réservé et 50 rendez-vous sont programmés. Indiscutablement pour le tissu économique de la région, Biovision est perçu comme un atout. Le congrès a favorisé le choix de Lyonbiopôle comme pôle de compétitivité internationale. Il a aussi favorisé l'installation de trois start-up dans la région. Enfin, pour les 30 sociétés lyonnaises participantes, l'occasion est reine pour nouer des contacts et faire des affaires. Mais sur le fond, l'utilité de Biovision a de quoi laisser perplexe. Les précédentes éditions ont débouché sur des recommandations pleines de bonnes intentions comme un appel à la solidarité aux responsables du G8. Mais quid des perspectives concrètes de cette grande messe ? "Nous sommes conscients qu'il nous faut passer des débats contradictoires à des actions solidaires. C'est pourquoi, nous allons annoncer lors du Forum, la création d'une fondation internationale", confie Philippe Demarescaux, président de Biovision. Cette fondation, basée en Suisse, pourrait devenir le catalyseur, voire le promoteur de projets mettant en œuvre les sciences de la vie au service de la société.

- Budget sur deux ans, comprenant notamment 10 pré-conférences organisées dans le monde. Outre l'argent des collectivités locales les autres sources de financement sont les sponsors, frais d'inscription, partenariats.
- Contre Forum, programme sur : rebellyon.info/spikini/biopognon

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