Après l'évacuation du campus des quais par les forces de police et la fermeture des deux campus de Lyon 2, la présidente de la faculté s'est exprimée pour faire le point sur la situation. Si elle a reconnu être dépassée par les évènements, elle assure que les campus rouvriront pendant les vacances.
Les campus des berges et de Bron étaient bloqués depuis plusieurs jours par les étudiants mobilisés contre le dispositif Parcoursup et la loi ORE. Ils ont été évacués et fermés administrativement jusqu'à samedi prochain. Tôt ce matin, les forces de l'ordre ont délogé la quarantaine d'étudiants qui occupait le campus des berges depuis plusieurs jours, faisant un blessé et entraînant l'interpellation d'un individu. Depuis, plusieurs équipes de CRS bloquent les entrées du bâtiment. En réponse à l'évacuation, un appel à la mobilisation a été lancé par les étudiants, qui se réuniront ce jour à 16h devant le campus des quais. "Il est normal qu'il y ait des lieux d'expression à l'université. Nous avions laissé aux étudiants des espaces pour s'organiser, mais nous refusons qu'ils restent sur le campus la nuit. Après plusieurs avertissements non entendus, nous avons dû faire appel à la police. Je regrette que nous en soyons arrivés là, ça n'a pas été fait de gaieté de cœur", déplore Nathalie Dompnier, la présidente de l'université Lyon 2. Cette décision a notamment été motivée par la survenue d'un accident lors d'une nuit d'occupation, durant laquelle un étudiant est passé par la fenêtre du grand amphithéâtre. Souffrant de plusieurs fractures, il est toujours à l'hôpital. "C'est impossible de maîtriser une telle situation. L'université ne sait pas répondre à ce type d'évènement", a avoué la présidente ce matin alors que la veille, plus de 800 étudiants s'étaient rassemblés en assemblée générale dans la cour de l'établissement.
Lyon 2 refuse de classer les bacheliers
Nathalie Dompnier a également pris position sur la loi ORE et Parcoursup dans un communiqué publié sur le site internet de l’université, en indiquant que le dispositif "soulève de nombreuses interrogations et critiques […] les contestations portent tant sur le principe de classement lui-même que sur l’impossibilité d’une évaluation qualitative sérieuse des candidatures […]". Dès lors, il a été décidé de ne pas l'appliquer sur la quasi-totalité des licences (10 sur 14). "Afin de rester en cohérence avec ses principes et valeurs, l’équipe présidentielle de l’Université Lyon 2 propose d’accepter sans condition toutes les candidatures, tous baccalauréats confondus, dans les filières qui ne sont pas sous tension", a indiqué l'université. Cependant, pour les parcours en psychologie, information et communication et économie, un classement des bacheliers sera bien effectué. Enfin, alors qu'un grand nombre d'étudiants s'inquiètent sur la tenue de leurs examens en mai prochain, Valérie Dompnier se veut rassurante. "Nous nous adaptons au jour le jour. Pour l'heure, rien ne change sur la question des partiels. Nous n'en sommes pas encore là", a-t-elle déclaré. Pour beaucoup, les vacances imminentes devraient participer à calmer la mobilisation. Hier, les porteurs du mouvement faisaient part de leur inquiétude quant à un affaiblissement potentiel des rassemblements, et appelaient les étudiants à rester mobilisés jusqu'au retrait des réformes.