Boîtes de nuit : l'image des “patrons mafieux”, c'est fini

Plus de métros le week-end, une plus grande répression de l’ivresse publique et la lutte contre une concurrence “déloyale”, voilà ce que veulent les dirigeants d’établissements de nuit, qui tentent de se défaire de leur image de “patrons mafieux”.

“On veut faire ouvrir le métro à 4 heures les nuits des jeudis, vendredis et samedis.” Voilà la revendication de Laurent Duc, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Lyon (Umih). Et l’homme compte bien arriver à ses fins. But affiché : “Réduire les nuisances sonores dues aux nombreuses personnes qui attendent dans la rue le départ du premier métro, les jours de forte affluence”, explique-t-il. Une rencontre avec Bernard Rivalta, le président du Sytral, est prévue prochainement.

Actuellement, les métros arrêtent de fonctionner à 0h30. Un horaire jugé inacceptable par Laurent Duc, qui prend en exemple des villes comme Berlin ou Barcelone. Les transports ne s’arrêtent pas la nuit du samedi dans la capitale allemande, par exemple. Les patrons de boîte espèrent même pouvoir compter sur l’appui de la Ville de Lyon, dans ces discussions avec le Sytral.

“Pas des patrons mafieux”

Mais c’est également leur image que les patrons des lieux de nuit espèrent faire briller. “On n’est pas des bêtes sauvages”, tempête Vincent Covolo, également vice-président de l’Umih. Les patrons des établissements de nuit pensent être perçus comme des “patrons mafieux”, selon Thierry Lahon, secrétaire général de l’Umih. Une image écornée que tentent activement de ravauder ces entrepreneurs. Cette mauvaise réputation viendrait même des pouvoirs publics, selon Pierre Chambon, le président du groupe. Il les accuse de rendre responsables les établissements de nuit des cas d’ivresse sur la voie publique. Mais sa vision des choses est bien différente. Pour lui, les jeunes buvant dans les rues le font parce que “plus rien n’est autorisé dans les bars”. Avant de préciser qu’“avec cette politique qui vise à rendre nos établissements comme des endroits où plus rien ne se passe on arrive à des lieux de consommation alternatifs, comme des lieux publics, par exemple. Au moins, chez nous, les gens sont encadrés et ne font pas n’importe quoi”.

Et d’aller encore plus loin sur le quasi-“intérêt public” de ces établissements : “Une rue sans bar est une rue froide, noire, propice aux nuisances sonores, voire aux trafics de drogue”, expose-t-il. D’autant que, d’après le syndicat, des concertations avec la police de sûreté urbaine et les commissariats d’arrondissement sont mises en place. Afin de prévenir tout type de débordement et de prouver leur bonne volonté de limiter les problèmes aux abords des boîtes.

Mais la vraie solution serait d’instaurer “une amende directe de 67 euros pour ivresse sur la voie publique, comme c’est le cas à Strasbourg”, affirme le syndicat. Afin de lutter activement contre tout type de nuisance nocturne et de “changer l’état d’esprit” concernant ce secteur d’activité.

Lutter contre le commerce alternatif

Mais l’Umih s’attaque également aux épiceries. Pierre Chambon martèle que c’est “une concurrence déloyale, n’ayant pas les mêmes contraintes que les établissements de nuit”. “On veut élargir l’interdiction qu’elles ont de vendre de l’alcool après 22 heures, à 21 heures”, souffle-t-il.

Selon l’Umih, certains commerçants outrepasseraient déjà l’interdiction en place. C’est pourquoi le syndicat prône également une “augmentation des contrôles et des sanctions administratives”. Car, d’après le président, “seulement une épicerie a été condamnée par un tribunal administratif”.

Malgré tout, l’Umih a remporté une victoire qualifiée de “grande avancée” avec l’autorisation d’ouvrir jusqu’à 4 heures du matin pour les bars et restaurants à ambiance musicale. Une amplitude horaire plus importante qui devrait réduire l’influence des “nuits alternatives” et attirer du monde dans les établissements du syndicat. Surtout si les fêtards peuvent prendre le premier métro de 4 heures.

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