Si beaucoup s'en félicitent, certains grincent des dents.
HEUREUX
Les péniches-bar se frottent les mains
"Les nouvelles berges attirent plus de clients et font découvrir les péniches à une clientèle nouvelle" commente un responsable de la Marquise. Cette nouvelle affluence nécessite des changements d'horaires. Ainsi, la péniche comme ses voisines, la Plateforme et la Passagère ont revues leurs horaires pour ouvrir l'après-midi. Leur principal souci reste les aléas météorologiques. "C'est tout en extrêmes. En cas de beau temps, les berges explosent mais dès que la météo n'est pas terrible, on ne voit pas un chat" raconte un responsable de la Plateforme.
Autre bémol, les terrasses autrefois gratuites sont loués maintenant 83,60 euros/m2 par saison à la ville de Lyon.
La nouvelle cantine des Lyonnais
On vient de loin pour profiter des berges à l'heure du déjeuner. "Nous, on est situé niveau boulot au niveau de Pierre-Bénite, ça nous permet de faire 20-30 minutes, on mange et on repart dans l'autre sens," explique une jeune femme, rollers aux pieds. "Moi c'est la première fois que je viens, dit son collègue, c'est convivial, c'est sympa comme ambiance pour manger."
Des touristes séduits
Même si l'office du Tourisme de Lyon avoue que "c'est plus les Lyonnais que les touristes qui attendaient ça", nombreux sont ceux qui, de passage, profite de l'occasion pour passer un moment au bord du Rhône. Partis de Sélestat en Alsace, Isabelle et Olivier font étape à Lyon lors de leur tour du monde en tandem qui doit durer deux ans. "Les berges, on en est très content mais les pistes cyclables en dehors de Lyon sont nulles à chier, surtout celles du Doubs ou de la Saône." s'emporte Olivier.
Joan vient de Birmingham pour un stage dans un cabinet d'avocat. "Je suis arrivée à Lyon samedi soir, dimanche matin j'ai couru sur les berges" raconte-elle. "C'est fantastique, c'est vraiment propre" ajoute-elle.
Des enfants aux anges
Le bassin d'eau courante au pied du pont de la Guillotière, malgré les problèmes d'hygiène du lieu dûs à des pollutions canines, a été littéralement envahi par les enfants qui y pataugent allègrement, le plus souvent pieds nus. Ailleurs, ni panneaux d'interdiction, ni barrières de sécurité n'ont empêchés les plus jeunes de prendre possession de tous les équipements ludiques des berges, certains étant même encore en chantier et donc potentiellement dangereux.
EN COLERE
Sobriété forcé
"Pour une fois qu'on a un truc bien à Lyon, ça va être fini", lâche, amer, Amaury, jeune stagiaire à qui les agents, quelques jours plus tôt, ont intimé l'ordre de jeter sa bouteille de bière à la poubelle. Comme lui, les amateurs d'une soirée arrosée sur les berges entre amis risquent désormais une amende de 38 euros depuis un arrêté municipal du 27 avril 2007 interdisant la consommation d'alcool sur les berges.
Du boulot pour Monsieur Propre
"Les gens sont crades, surtout sur les gradins. Ils laissent leurs canettes" raconte Robib, agent de nettoyage. Ils sont 12 en été, 5 en hiver, et vont devoir en permanence, à pied, en tricycles ou en voitures électriques, nettoyer les déchets et autres bouteilles vides laissés là par les passants. Il faut dire qu'il n'y a pas de conteneurs verre à proximité des gradins et que trop peu de poubelles bordent la piste verte.
L'immobilier prend peur
On aurait pu penser que les prix de l'immobilier de la rive gauche du Rhône allaient monter en flèche après les travaux. Pourtant, selon l'agence Gix Immobilier (6e arrondissement), une tendance apparaîtrait chez leurs clients qui "souhaiteraient vendre leurs propriétés sur les quais en raison des nuisances et d'un manque de sécurité la nuit sur les berges". Des acheteurs moins effrayés par le nouveau voisinage pourront sans doute réaliser une bonne affaire.
Des skateboarders roulés
Même si les plus jeunes semblent apprécier les deux petits bowls à coté du pont de la Guillotière, "quand on skate là-bas, on s'ennuie", confie Hugo Liard, skateur professionnel et fondateur de la marque de skate lyonnaise Antiz. Pour comparaison, le bowl de Marseille, de renommé internationale, construit par la mairie en 1991, fait 900m2.
Les skateurs sont aussi désormais privés de la mini-rampe et du skatepark du pont Morand, l'aire de street prévue en remplacement ne verra finalement pas le jour.
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