Les 128 ex-salariés de l’entreprise devraient recevoir des indemnités de licenciement supra-légales à hauteur de 80 000 euros par personne. Ces versements considérables ne sauveront cependant pas l’activité économique à Vénissieux, où la multinationale a supprimé plus de 800 emplois en dix ans.
C'est la fin d'un feuilleton qui aura duré longtemps. En 2014, la société Sillia VL, productrice de modules photovoltaïques, reprenait l'activité de Bosch Solar, évitant ainsi le chômage aux 128 salariés du site. Mais, le mois dernier, après trois ans d'activité compliquée, le tribunal de commerce de Lyon a prononcé la liquidation judiciaire de l'entreprise. Le dispositif d'accompagnement promis par Bosch en cas de défaillance de Sillia VL dans les trois années suivant la cession est alors mis en place. Après des discussions avec le personnel, l'équipementier s'engagerait donc à verser 10,2 millions d'euros à ses anciens salariés, d'après des informations du journal Le Progrès. Un geste jugé "exemplaire" par le représentant de la CFDT, Marc Soubitez, qui saluait dans les colonnes du quotidien "un protocole d'accord unique en France et en Europe".
“Tout le monde savait que ça ne marcherait pas”
Du côté de l'union locale de la CGT à Vénissieux, le constat est plus amer : "On a perdu des emplois, et ce ne sont pas les indemnités versées qui viendront les remplacer." S'il faut reconnaître le montant considérable de ces indemnités supra-légales, pour le secrétaire général de l'union locale "ça relève plus d'un coup de pub".
Il s'inquiète aussi du reclassement des salariés licenciés : "C'est le grand désert." Car la fermeture du site vénissian de Sillia VL, c'est "la perte d'emplois qualifiés, voire hautement qualifiés, dans la métallurgie". En effet, après la fermeture de l'usine de composants diesel Bosch à la fin de l'année, il ne restera plus que le bureau d'études du groupe à Vénissieux dans ce secteur d'activité. Un résultat dû selon lui à "une politique de la terre brûlée menée par Bosch, un plan social déguisé". Convaincu que la reprise était dès le départ vouée à l'échec, il ne décolère pas : "Et ce sont aussi les lycéens de la cité scolaire Seguin-Sembat qui vont faire les frais de cette énième fermeture d'usine." Ces deux lycées, en effet, "formaient de futurs salariés dans le cadre de partenariats avec Sillia VL". Un pas de plus dans la désindustrialisation d'une ville où le chômage touche près d'un quart de la population.