Elle plie bagage et quitte les " algécos " de la place Bellecour sans regrets. Ces 10 jours ont été un marathon pour la ministre du logement et de la ville qui a parcouru une vingtaine de sites de l'agglomération lyonnaise et a rencontré des dizaines d'intervenants. Au cours d'un dernier discours, elle a présenté le bilan de son séjour à Lyon. Drapée dans une mise en scène de style " sarkozoïde " (mais en moins exubérant), elle a suscité l'enthousiasme de son auditoire.
Premier résultat concret des " réunions de chantier " : la " Charte de Lyon " associe les acteurs du secteur privé à l'action de l'Etat. Elle a été signée par 32 acteurs du secteur immobilier, de la finance et du monde associatif, qui ont pris des engagements pour aider la ministre à atteindre ses objectifs. Christine Boutin a aussi su convaincre la Banque Européenne d'Investissement de financer la rénovation et la construction de logements sociaux à hauteur de 500 millions d'euros. Un point noir subsiste tout de même sur ce tableau : aucun accord n'a pour l'instant été trouvé sur la vente de 40 000 logements HLM à leurs locataires. La ministre a évité de forcer la main à ses partenaires HLM. Mais elle leur a donné jusqu'aux 15 décembre pour s'entendre.
Christine Boutin a ensuite présenté son budget. Pour réaliser les objectifs fixés, l'addition va être salée : 16,9 milliard d'euros de cash versé par l'Etat et 14,9 milliards de crédits d'impôts. 142 000 logements HLM pourront sortir de terre en 2008, et 20 000 logements " très sociaux ". La ministre s'est aussi engagée à garantir le " droit au logement opposable " en 2008. Un bilan qui peut paraître maigre. Toutefois, il lui reste 11 villes à visiter pour épaissir son plan d'action.
A la fin de son discours, son directeur de cabinet lui a transmis une lettre. Elle l'a lue en public. Nicolas Sarkozy en était l'auteur. Il tenait à saluer " la détermination dont Christine Boutin a fait preuve. " Encore une ministre qui fait un travail " remarquable. "
Engagements de signataires de la Charte
La SOVAFIM (Société de valorisation foncière et immobilière) devrait mettre plus rapidement ses terrains à bâtir à disposition des constructeurs. Elle imposera à ces mêmes constructeurs de bâtir dans un délai inférieur à 3 ans.
Le PASS-FONCIER permet d'acheter les murs avant d'acheter le terrain. Ce dispositif sera étendu aux logements collectifs grâce au soutien de la Caisse des dépôts.
L' UESL (Union d'Economie Sociale) et l'ANAH (Agence nationale de l'habitat) prennent en charge une partie du programme de " Garantie des risques locatifs. " 90 millions d'euros seront débloqués et les travaux de rénovations pourront être subventionnés.
La Fédération Française du Bâtiment mettra en place les formations professionnelles nécessaires à la réalisation des constructions prévues.
De son côté, le ministère du logement et de la ville s'engage à construire 500 000 logements dont 120 000 logement sociaux.
Alexandre Moncayo
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