Les élus insoumis veulent un vote sur la 5G

Bouygues Telecom nie l'existence de risques liés aux antennes relais

Une vingtaine de parents d'élèves de l'école Gerson (5e) réclament le démantèlement d'une antenne-relais située à moins de 30 mètres de la cour de récréation de leurs enfants. Le jugement est attendu le 15 septembre.

" Il y a une épée de Damoclès sur l'école Gerson ", a plaidé l'avocat des parents d'élèves, maître Frank Heurtrey en demandant l'application du principe de précaution. En cause, l'antenne-relais de l'opérateur de téléphonie mobile Bouygues Telecom située à 30 mètres de la cour de l'école Gerson dans le 5e arrondissement. Dix-sept parents d'élèves, regroupés au sein du collectif Respem (Rassemblement pour des écoles sans pollution électromagnétique) ont porté plainte et ont finalement amené Bouygues Telecom à s'expliquer devant le Tribunal de grande instance de Lyon après plus de deux ans de litige. Pour maître Christophe Lapp, qui représente l'opérateur, il n'y a " pas de trouble anormal du voisinage car il n'y a pas de preuves de la dangerosité des antennes-relais. C'est le procès de l'angoisse de quelques parents. "

Bataille scientifique

Le débat a porté sur des controverses scientifiques. Chacun leur tour, les avocats se sont appuyés sur des documents scientifiques pour prouver la dangerosité, puis la non-dangerosité des ondes émises par les antennes-relais. L'avocat des familles a souligné une préconisation de l'Union Européenne qui " dit clairement qu'il ne faut pas installer d'antenne vers des écoles, des hôpitaux ou des maisons de retraite ". L'avocat de Bouygues Telecom a pour sa part mis en avant 2 500 études avant d'affirmer qu'il n'y avait " pas de risques compte tenu de la faiblesse des valeurs d'expositions " et que " le principe de précaution n'était pas fondé. "

" Des parents se sont plaints de troubles du sommeil ou de saignements de nez répétés chez leurs enfants. Bouygues Télécom ne peut pas dire qu'il n'y a pas de débat ", a réagi Jean-Michel Dhimoïla, parent d'élève et président du Respem, à la sortie du procès. " Tout ce qu'on demande, c'est que nos enfants soient protégés ", a résumé Stéphanie Torres, mère d'une petite fille en CE2. Certains parents ont d'ailleurs déjà décidé de retirer leurs enfants de l'école, qui devrait perdre deux classes à la rentrée.

Le jugement sera rendu le 15 septembre, à moins que le TGI se déclare incompétent, comme l'a demandé le représentant de Bouygues Télécom. Le 4 février dernier, la cour d'appel de Versailles avait condamné cet opérateur à démonter son antenne-relais de Tassin-la-Demi-Lune.

Cécile Mivière

Légende photo : l'antenne-relais est dissimulée dans une fausse cheminée, à 30 mètres de la cour de récréation de l'école Gerson

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