Le 23 juin 2016, le Royaume-Uni a décidé de sortir de l’Union européenne, un drame pour les expatriés de la région. Quelques-uns ont alors pris une décision radicale : devenir français.
En Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont 14 800 ressortissants britanniques qui scrutent les dernières évolutions du Brexit, actuellement repoussé au 31 octobre 2019. Accord ou pas, à moins d’un nouveau retournement de situation, la Grande-Bretagne ne fera plus partie de l’Union européenne. Cet événement a abouti à l’augmentation des demandes de naturalisation de Britanniques expatriés. D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, elles sont passées de 31 en 2015 à 414 en 2018 dans la région. Jennifer, mariée et mère de trois enfants français, ne s’était jamais posé la question auparavant – “Je n’en avais jamais ressenti le besoin, j’avais les mêmes droits que les Français, sauf pour le droit de vote, c’est vraiment à 100 % le Brexit qui a motivé ma décision”. Mais, pour la majorité des personnes dont nous avons recueilli les témoignages, le Brexit a surtout accéléré une décision déjà prise. Katherine, naturalisée avec toute sa famille en juin 2018, après avoir entamé les démarches le mois où a été voté le Brexit, confie ainsi : “Ça a été une question compliquée pour nous. On l’aurait fait de toute façon, mais le Brexit a tout précipité.” C’est un point sur lequel cette éditrice de 40 ans insiste : “On voulait le faire de toute façon.” Pour une minorité cependant, les événements politiques dans leur pays d’origine n’ont rien changé. Michael a commencé la procédure peu de temps avant la date fatidique du vote. Modèle d’intégration, conseiller municipal, pompier volontaire, il réfléchit quelques secondes avant d’expliquer en quoi le référendum a motivé sa décision. “Peut-être que le vote m’a poussé à…”, commence-t-il, pensif, avant de se reprendre et de déclarer d’une voix plus affirmée : “Non, ça n’a pas joué.” Ce francophile convaincu regrette que la motivation de ses compatriotes qui veulent devenir français soit liée au vote.Il vous reste 78 % de l'article à lire.
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