hôpital Femme-Mère-Enfant Lyon Bron. (@Ville de Bron)

Bronchiolite au plus haut depuis 10 ans : à Lyon, "personne ne pourra aider la pédiatrie"

Mercredi 9 novembre, Santé Publique France a indiqué que les hospitalisations atteignent cette année un niveau sans précédent "depuis plus de 10 ans". Le chef des urgences pédiatriques de l'Hôpital Femme-Mère-Enfant est "très inquiet".

"Si on se prend ne serait-ce qu'un quart de ce qu'il s'est passé pour le Covid, personne ne pourra aider la pédiatrie". Le Professeur Yves Gillet, chef des urgences pédiatriques de l'hôpital Femme Mère Enfant (HFME) à Bron, est inquiet, il ne le cache pas. Il y a quelques semaines déjà, les Hospices civiles de Lyon (HCL) alertaient sur un début d'épidémie de bronchiolite à Lyon. Sur la première quinzaine d'octobre, les hôpitaux recensaient une hausse de 56 % des consultations aux urgences pédiatriques par rapport à la même période en 2019.

Les médecins s'inquiétaient de voir qu'environ un tiers des lits de réanimation étaient occupés par des cas de bronchiolite. Ce virus qui touche principalement les enfants peut être particulièrement dangereux pour les bébés de moins de trois mois.


"Les vacances de la Toussaint ont été très difficiles, le personnel est fatigué."
Professeur Yves Gillet, chef des urgences pédiatriques à l'hôpital Femme Mère Enfant à Bron 


Un peu moins d'un mois plus tard et après deux semaines de vacances, l'état des lieux que dresse le Professeur Yves Gillet ne rassure pas. "Les vacances de la Toussaint ont été très difficiles en pédiatrie, le personnel est fatigué", confie-t-il. Mercredi 9 novembre, cinq lits de réanimation étaient occupés par des cas de Bronchiolite. Avec un temps d'incubation d'environ 10 jours, les effets positifs des vacances scolaires commencent à se faire ressentir. Les enfants ont été moins en contact les uns avec les autres et les contaminations ont légèrement baissé et devraient rester à un niveau moindre pendant quelques jours.

A lire sur le sujet : Lyon : les HCL alertent sur un début de épidémie de bronchiolite chez les enfants

Deux virus qui co-circulent

"Pourtant, je ne peux pas imaginer que ça ne reparte pas", avoue le chef des urgences pédiatriques de l'hôpital Femme Mère Enfant pour qui cette épidémie est très inhabituelle. En effet, les deux virus respiratoires (Rhinovirus et virus respiratoire syncytial (VRS)) à l'origine de la Bronchiolite, se transmettent habituellement de manière différenciée, à des périodes différentes. Cette année, "ils co-circulent", explique le Professeur Yves Gillet, augmentant ainsi les sources de contamination.


"Les enfants de moins de trois mois, il ne faut tout simplement pas aller les voir, j'assume cette position."


"A l'heure actuelle, l'épidémie tend à redevenir plutôt normale, avec une circulation plus importante du VRS, plus facile à prévoir mais plus dangereux", ajoute-t-il. Anticiper, c'est bien ce qu'aimerais pouvoir faire le Professeur. La véritable source d'inquiétude, c'est l'incertitude qui plane autour de cette épidémie, tant sur son évolution que sur la capacité de l'hôpital à y faire face. "Cette bronchiolite survient dans un contexte compliqué que tout le monde connaît, nous avons peur d'être en grande difficulté", explique Yves Gillet.

L'importance des gestes barrières

La seule solution pour alléger la charge des services pédiatriques, "ce sont les gestes barrières". "Les enfants de moins de trois mois, il ne faut tout simplement pas aller les voir, j'assume cette position, insiste le chef des urgences. On n'emmène pas des bébés dans les transports en communs, on met un masque. Et si déjà cela peut réduire les contaminations de 10 %, ce sera énorme."

A lire sur le sujet : face à la bronchiolite, des pédiatres de Lyon demandent le respect des gestes barrières

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