À mi-mandat, Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon plus discret que Grégory Doucet mais plus influent par la large palette des compétences de la collectivité qu’il dirige, savoure des réussites, sur les mobilités ou l’adaptation au réchauffement climatique. Il montre, en revanche, des signes de résignation notamment sur la ZFE, l’un des dossiers les plus explosifs de la fin de mandat.
Lyon Capitale : Vous avez passé le cap de la mi-mandat. Quel bilan dressez-vous de ces trois années passées à la tête de la Métropole de Lyon ?
Bruno Bernard : Je ne me situe pas trop dans la question du bilan. Je suis totalement dans le temps de l’action. Le bilan viendra plus tard et la question de la suite viendra naturellement en 2026. Nous sommes dans l’action. Nos politiques publiques se déroulent plutôt bien et aussi vite qu’il est possible de le faire. Il faut se souvenir que nous avons commencé avec dix-huit mois voire deux ans de Covid-19 qui ont complexifié les choses. Malgré tout, nous avons pu avancer. Sur les questions sociales, nous avons créé le revenu de solidarité jeune et mis en place une tarification des transports en commun avec 150 000 abonnés qui bénéficient soit de la gratuité soit d’un abonnement à dix euros. Sur les questions environnementales, nous avons lancé une politique de végétalisation ambitieuse, une nouvelle politique autour de l’eau et sa préservation avec la régie publique. Sur les déchets, nous sommes la première grosse collectivité à avoir mis en place une solution de collecte pour les déchets organiques avec les bornes à compost. En 2024, tout le territoire en zone urbaine sera couvert. Dans les zones pavillonnaires, nous continuerons de proposer des composteurs individuels. En matière économique, nous avons un taux de chômage qui est redescendu à 65 000 chômeurs de catégorie A contre 100 000 au moment de notre élection après la montée post-confinement. Économiquement, l’agglomération se porte bien.
Grégory Doucet, le maire de Lyon, place sa politique dans un temps plus long qu’un mandat et estime que son programme ne sera pas pleinement déroulé avant 2030. Vous situez-vous, comme lui, sur une échelle de temps plus lointaine que 2026 ?
En trois ans, on voit déjà l’impact de nos politiques et on le verra encore plus en 2026. Naturellement, il y a des sujets qui se font sur dix ou quinze ans. Nous venons d’annoncer au Sytral un plan métro de 1,3 milliard d’euros pour rénover les lignes A, C et D et c’est un projet à horizon 2035. Des politiques publiques ne peuvent pas rentrer sur un seul mandat. C’est aussi vrai pour l’aménagement de la ville. Les arbres que nous plantons aujourd’hui donneront des effets dans deux ou trois ans, mais beaucoup plus dans dix ans.
Serez-vous candidat à votre succession en 2026 ?
Il faudra me reposer la question début 2026. La décision n’est pas prise dans ma tête. Pourquoi déciderais-je aujourd’hui pour 2026 ? Je continue de travailler pour que notre majorité puisse continuer à être à la tête de la Métropole lors du prochain mandat. Je me place dans un collectif plus que dans une décision individuelle. Je suis dans le temps de l’action.
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