Les collectivités gérées par les écologistes à Lyon voient leur équation budgétaire compliquée par la hausse des taux d’intérêt et l’effondrement des recettes liées au dynamisme du marché immobilier.
Pour les collectivités locales, l’horizon budgétaire ne se dégage toujours pas. À la crise Covid a succédé celle du prix de l’énergie sur fond de guerre en Ukraine puis celle d’une inflation galopante. À mi-mandat, la quasi-totalité des collectivités a dû revoir sa feuille de route financière. Ce qui bien souvent s’est accompagné d’une hausse de la taxe foncière, le dernier outil dont disposent les élus locaux après la suppression de la taxe d’habitation promise par Emmanuel Macron en 2017. À Lyon et Villeurbanne, les deux plus grandes communes du département, les maires sont revenus sur leur engagement de campagne de ne pas augmenter les impôts : +8,8 % à Lyon et +10 % à Villeurbanne. Des hausses s’ajoutant à celles décidées par l’État qui a revu les bases sur lesquelles est assise la taxe foncière. “Lorsqu’on a fait le programme municipal fin 2019, début 2020, nous n’étions pas tout à fait dans le même contexte budgétaire qu’après la crise Covid, qu’après la crise inflationniste la plus grave depuis cinquante ans. Nous nous adaptons à cette nouvelle réalité. On a des dépenses supplémentaires, il nous faut des recettes supplémentaires”, explique Jonathan Bocquet, adjoint villeurbannais aux finances. Le recours à la hausse d’impôt n’a d’ailleurs pas vraiment de couleur politique. Dans l’agglomération lyonnaise, de nombreux maires de droite ou sans étiquette ont aussi dû faire ce choix depuis le début du mandat.
La plupart des élus regrettent aussi de devoir composer avec des dotations de l’État en baisse constante depuis une décennie et ce toutes majorités gouvernementales confondues. “Nous manquons de visibilité à long terme sur les dotations de l’État. Ces dernières années, nous avons perdu 50 millions d’euros de dotations annuelles. Nous devons aussi faire avec des règles du jeu qui changent chaque année. Nous ne quémandons pas plus, mais nous aimerions que l’État assume déjà ses responsabilités au lieu de se désengager comme il le fait sur la police ou l’hébergement d’urgence et où nous compensons”, peste Audrey Hénocque, première adjointe à la Ville de Lyon chargée des finances.
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